À Douarnenez, un docteur de La Sorbonne devenu stagiaire aux Ateliers de l’enfer

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Les quelques cheveux blancs qui s’échappent de sa casquette militaire vert kaki et ses légères rides au coin des yeux trahissent la grande différence d’âge entre Manuel Montanez et les autres stagiaires des Ateliers de l’enfer de Douarnenez. « Je découvre la nouvelle génération, note l’homme de 48 ans. Nous avons 20 ans d’écart, c’est une autre manière de voir la vie ». Né en Colombie, il a étudié l’architecture pendant plus de 20 ans à l’université, d’abord à Bogotá, puis à Paris, à l’École nationale supérieure d’architecture de la Villette et à La Sorbonne. Depuis septembre et son arrivée à Douarnenez, il est passé de la recherche à la pratique. « Il me manquait la pratique, confie celui que les autres stagiaires surnomme Manolo. L’intelligence des mains se travaille, il y a des postures à avoir, des automatismes à prendre ».

De Bénarès à Douarnenez

Après six ans passés en Colombie à étudier l’architecture, il quitte son pays, qui n’a pas de chantier naval. « Je suis venu en France car on peut être architecte naval avec une formation d’architecte. En Allemagne, il faut plutôt une formation d’ingénieur ». C’est à Paris qu’il se lance dans la recherche avec un premier mémoire sur les bateaux de Bénarès, ville sacrée d’Inde, qui accueille les pèlerins hindous venus se baigner dans le Gange.

Ses nombreux allers-retours en Inde lui font rencontrer sa femme, qui travaille également sur cette capitale spirituelle. Il continue ses recherches, devient docteur en histoire des techniques à La Sorbonne et rédige la thèse « À la confluence de la technique et de la religion. Histoire des bateaux de Bénarès ». « Elle devrait bientôt être publiée », précise-t-il, la main posée sur le bois du bateau en construction, au centre de l’atelier. Mais, depuis plusieurs années, les Ateliers de l’Enfer le séduisaient. Après son divorce, il a finalement décidé de franchir le pas en s’inscrivant.

À Douarnenez, un docteur de La Sorbonne devenu stagiaire aux Ateliers de l’enfer

L’importance des sens

« Tous les sens sont importants dans la construction de bateaux. Le toucher du bois mais aussi l’odeur, explique-t-il en prenant un grand maillet en bois, équipé de deux ouïes. En tapant contre le bois, le son qu’il fait nous guide dans le travail ». L’ancien chercheur a désormais troqué ses livres et son stylo contre un marteau et une scie. Charmé par « l’état d’esprit unique » de la cité penn sardin, il a trouvé sa nouvelle voie au milieu de poutres, loin des écrans qu’il utilisait trop avant. « En travaillant sur un écran en tant qu’architecte et dans la vraie vie ici, on a un regard totalement différent sur le volume du bateau », indique-t-il.

Après cette formation, Manuel Montanez ne compte pas revenir à la recherche. « Je veux apporter mes connaissances en France, en Espagne ou ailleurs », affirme le docteur devenu stagiaire.

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