Flavio a encore du mal à réaliser. Dans quelques semaines, il sera à Paris, à la Sorbonne, pour assister à la remise du César des lycéens, en présence de l’équipe du film primé, de la ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sportset des Jeux olympiques et paralympiques ; et de la présidente de l’Académie des César. « C’est un peu angoissant et en même…
Flavio a encore du mal à réaliser. Dans quelques semaines, il sera à Paris, à la Sorbonne, pour assister à la remise du César des lycéens, en présence de l’équipe du film primé, de la ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques ; et de la présidente de l’Académie des César. « C’est un peu angoissant et en même temps, c’est une immense fierté de pouvoir rejoindre la capitale et d’assister à la cérémonie », reconnaît le lycéen de 17 ans.
Sa classe, la Terminale STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable) du lycée Pape-Clément de Pessac, fait partie des 80 classes sélectionnées au niveau national pour participer au César des lycéens 2024. Depuis 2019, 2 000 élèves de terminales générales, technologiques et professionnelles, issus de l’ensemble du territoire français, sont choisis pour décerner ce prix. « Je suis très flatté que notre classe ait été sélectionnée. Je ne m’y attendais pas. Nous sommes dans une classe technologique, alors c’est un grand honneur », ajoute-t-il. Amédée, l’un de ses camarades, ressent la même émotion. « Cela va permettre de représenter les filières technologiques et de nous mettre en valeur, c’est super. »
Cinq films à visionner
Depuis le 31 janvier, les élèves assistent à la projection des cinq films nommés dans la catégorie « Meilleur film » : “Le Règne animal”, “Le Procès Goldman”, “Chien de la casse”, “Je verrai toujours vos visages” et “Anatomie d’une chute”, au cinéma Jean-Eustache. Ce jeudi matin, ils débattent après la projection de l’œuvre de Justine Triet, Palme d’or à Cannes, et nommée cinq fois aux prochains Oscars.
« Est-ce que le personnage central féminin est coupable ? » « Qu’avez-vous pensé du film ? » « Qu’avez-vous ressenti à la fin ? » « Qu’avez-vous pensé de la musique qui revient en boucle tout au long du film ? » Autant de questions qui poussent les discussions. « Ce projet nous permet de faire de la pédagogie et de les responsabiliser », explique Henri Harismendy, leur professeur de philosophie. « À l’issue de chaque visionnage, cinq élèves mènent le débat et cinq autres les retranscrivent. Ces films posent la question de la vérité et de la justice. Pour une classe avec des élèves en difficulté scolaire, cela permet de les emmener ailleurs et de développer leur réflexion. »
Tous ont également été sensibilisés aux techniques cinématographiques. « La richesse de leurs débats m’a impressionnée », confie Noémie Bourdiol, chargée du développement des publics lycéens et étudiants au cinéma Jean-Eustache. « Ils ne sont pas tous forcément habitués à venir ici, dans un cinéma d’art et d’essai, donc ça nous permet de leur faire découvrir nos séances et d’attirer un nouveau public. Ils développent aussi leur esprit critique. »
Dans quelques jours, chacun votera pour son film préféré. Le suspense reste donc entier. Réponse le 20 mars.
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