De Joni Mitchell à l’électro des années 1990, les airs de jeunesse d’Émilie Simon

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La chanteuse a grandi à Montpellier, au-dessus du studio de son père ingénieur du son. Le conservatoire, des groupes de rock, une école de jazz… Puis la Sorbonne et l’Ircam : elle retrace son parcours musical.

Émilie Simon à 3 ans. Émilie Simon à 3 ans.

Émilie Simon à 3 ans. Collection personnelle

Par Valentine Duteil

Publié le 04 juin 2023 à 15h30

Bébé, ses parents la trimbalaient dans tous les clubs de jazz enfumés de la ville de Montpellier. La chanteuse Émilie Simon nous parle de ses premiers émois musicaux, entre Joni Mitchell et le groupe Nirvana.

Où avez-vous passé votre enfance et dans quel milieu ?
J’ai grandi dans le centre-ville de Montpellier. Mon père est ingénieur du son, ma mère coiffeuse. Nous vivions au-dessus du studio de mon père. J’ai un frère de dix ans mon cadet. Discrète, j’ai eu la chance d’être entourée de nombreux cousins dans une famille unie et joyeuse. Je faisais de la musique, de la danse et du dessin, j’imaginais des vêtements, des tenues de scène. J’aimais aussi le théâtre et le cinéma, particulièrement les comédies musicales. Toute petite, je me déguisais, j’imaginais des personnages, des histoires et des spectacles pour mes parents. Très bonne élève durant toute ma scolarité, beaucoup de choses m’intéressaient. Après le bac, le jour où je me suis rendue à la fac pour m’inscrire en langues étrangères appliquées, un garçon dans la file d’attente m’a vanté les mérites du cursus de musicologie. Arrivée devant le bureau des inscriptions, j’avais changé d’avis et j’ai signé pour des études musicales.

Vos parents écoutaient-ils de la musique ?
Dans son studio, mon père enregistrait surtout des musiciens de jazz, et j’ai baigné dans cet univers toute mon enfance. À la maison, on écoutait les Beatles, Joni Mitchell ou Crosby, Stills, Nash and Young.

Quelle est la chanson préférée de votre enfance ?
Je dirais My Old Man, de l’album Blue, de Joni Mitchell, que mon père mettait souvent. Ce morceau me fascinait parce qu’il est plein d’arabesques dans l’écriture. Je venais de commencer le solfège, j’avais peut-être développé une écoute un peu plus technique de la musique, et Joni Mitchell passait par des chemins harmoniques et mélodiques qui m’intriguaient (et m’intriguent toujours). Adolescente, j’adorais Doolittle, des Pixies. Mais je me souviens surtout de l’arrivée du groupe Nirvana. C’était incroyable. Ils ont fait une razzia sur tout ce qui se passait musicalement à l’époque. Kurt Cobain nous touchait profondément, avec des titres accessibles et populaires tout en étant authentiques et personnels. Je garde un souvenir précieux de la sortie de l’album Nevermind.

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Quel est le premier concert auquel vous avez assisté ?
Bébé, mes parents me trimbalaient déjà dans tous les clubs de jazz de la ville pour aller écouter leurs amis jouer. Il est donc absolument impossible pour moi d’identifier quel est mon tout premier concert. Je sais simplement que j’en ai vu beaucoup. À l’âge de 10 ans, je me souviens être allée avec mes parents à l’Opéra de Montpellier voir Otello, de Verdi. Trop jeune pour comprendre et apprécier l’œuvre, j’ai demandé à mon père pourquoi il m’y avait emmenée, ce à quoi il m’a répondu : « Ce n’est pas grave, tu l’as vu, c’est ce qui compte. »

Avez-vous appris la musique étant enfant ?
Je suis entrée au conservatoire vers l’âge de 7 ou 8 ans en chorale, chant et solfège. J’ai aussi pris des cours de clarinette et de piano, mais seul le chant m’intéressait. Je faisais partie d’une troupe d’opéra pour enfants qui se produisait dans des salles de spectacle de la région. Cette expérience a été très bénéfique car elle m’a permis d’apprendre à travailler en équipe. J’ai arrêté le conservatoire à 13 ans. Adolescente, vers l’âge de 14 ans, j’ai commencé à jouer dans des groupes de rock. Dans le premier, j’étais guitariste et choriste. Dans le second, je partageais le poste de chanteur avec le guitariste du groupe et je composais des mélodies que nous arrangions ensemble. Parallèlement, je prenais des cours dans une école de jazz.

[À Paris], je baignais dans la culture électro du moment. Mais je n’ai jamais arrêté de chercher mon son, celui qui définirait mon projet solo.

À 18 ans, quand le deuxième groupe s’est séparé pour cause de déménagement, j’ai compris que j’avais envie de monter un projet solo qui me ressemblait. Cela m’apparaissait comme une aventure fabuleuse. À la même époque, j’ai intégré le cursus de musicologie à la fac grâce auquel j’ai eu la chance de découvrir de nouvelles musiques : le chant grégorien, la musique médiévale, contemporaine ou encore électronique, qui a changé toute ma vie. Grâce à une bourse d’études, je suis venue passer mes années de licence et maîtrise à la Sorbonne.

Paris m’a ouverte à plus de possibilités : je passais du temps à l’Ircam, je chantais avec des DJ à 2 heures du matin pour les afters dans des discothèques. Je baignais dans la culture électro du moment. Mais je n’ai jamais arrêté de chercher mon son, celui qui définirait mon projet solo, et j’ai commencé à produire mes propres chansons.

Vous souvenez-vous de la première chanson que vous avez écrite ?
J’en ai composé, à l’âge de 11 ans, la mélodie, et elle est restée avec moi toute mon adolescence et ma vie de jeune femme. En produisant mon premier album, les paroles me sont venues naturellement. Je l’ai enregistrée, elle s’appelle Vu d’ici.

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Photos Nicolas Despis

Émilie Simon sera en tournée dans toute la France cet automne et en concert à la Cité de la musique (Paris 19ᵉ) le 19 octobre.

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