En Haïti, la démission du premier ministre ouvre la voie à une transition incertaine

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Des Haïtiens appellent à la démission du premier ministre, Ariel Henry, devant l’hôtel Marriott de San Juan (Porto Rico), le 8 mars 2024. Des Haïtiens appellent à la démission du premier ministre, Ariel Henry, devant l’hôtel Marriott de San Juan (Porto Rico), le 8 mars 2024.

Ce dénouement, tant attendu en Haïti, semblait inéluctable depuis plusieurs jours, marqués par une flambée de violences : Ariel Henry, l’impopulaire premier ministre de transition installé à la tête du pays en juillet 2021, a annoncé sa démission au cours d’une allocution datée de lundi 11 mars et diffusée sur les réseaux sociaux peu après minuit mardi. « Le gouvernement que je dirige, après le conseil des ministres de ce soir, a accepté de mettre en place un conseil présidentiel de transition », a déclaré, en créole, le dirigeant de 74 ans.

Les membres de ce conseil transitoire « seront désignés après une entente entre différents secteurs de la vie nationale », a poursuivi M. Henry, ancien neurochirurgien nommé premier ministre par le président Jovenel Moïse deux jours avant son assassinat. La date du départ effectif du dirigeant, qui exerce la présidence par intérim, n’est pas encore connue : l’actuel cabinet « continuera d’expédier les affaires courantes jusqu’à la désignation d’un premier ministre et d’un gouvernement », a précisé M. Henry, de Porto Rico, île voisine des Caraïbes, sous souveraineté des Etats-Unis.

Le responsable politique s’y trouve bloqué depuis le 5 mars, sans possibilité de regagner son pays après un déplacement au Kenya, où il s’était rendu pour signer un accord avec William Ruto, le président du pays d’Afrique de l’Est, afin de permettre l’envoi de policiers kényans sous mandat des Nations unies (ONU) en Haïti. En son absence, une nouvelle flambée de violence des gangs armés qui sèment la terreur à Port-au-Prince a poussé le gouvernement à décréter, le 3 mars, l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu dans la capitale et sa région. Initialement prévue pour trois jours, cette mesure sécuritaire a été prolongée jusqu’au début d’avril.

« Une immense satisfaction »

La formation d’un conseil de gouvernance transitoire en Haïti, composé de sept membres auxquels s’ajoutent deux observateurs, fait partie du plan élaboré, le 11 mars, par les dirigeants des pays de la Communauté caribéenne (Caricom), réunis à la Jamaïque, avec des représentants des Nations unies et de plusieurs pays, dont la France et les Etats-Unis, pour tenter de résoudre la crise politique et sécuritaire qui ne cesse de s’aggraver dans ce pays de 11 millions d’habitants.

Les réactions des Haïtiens à l’annonce de la démission de leur dirigeant sont quasi unanimes. « C’est une immense satisfaction », commente Jean-Marie Théodat, maître de conférences en géographie à l’université Paris-1-Panthéon-Sorbonne. Le premier ministre sortant « avait usurpé un titre et une fonction qu’il ne méritait pas » et s’est illustré, une fois au pouvoir, « par son incompétence » et son incapacité à « remettre le pays sur les rails d’une représentation légitime », juge l’universitaire haïtien.

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