► « Les lunes glacées constituent nos cibles principales pour la recherche de vie »
Léa Griton-Noël, astrophysicienne et maîtresse de conférences à l’université Paris Sorbonne
Les lunes glacées sont devenues une priorité pour les agences spatiales internationales. Contrairement à ce que les astrophysiciens ont longtemps pensé, ces astres ne sont pas des mondes inertes. Ils constituent nos cibles principales pour la recherche d’une forme de vie extraterrestre.
Les lunes glacées sont des satellites des planètes géantes dont la surface est principalement couverte de glace, un peu comme la banquise de l’Antarctique. La température à leur surface est glaciale – Jupiter se trouve cinq fois plus loin du Soleil que la Terre, Saturne dix fois plus loin –, mais leur centre pourrait être chauffé par les forces de marées. Cela voudrait dire qu’entre une croûte de glace en surface et un noyau solide, il existe un gros réservoir d’eau liquide pouvant abriter la vie. Nous sommes presque certains que cinq lunes cachent sous leur surface des océans de matière « liquide » : Europe et Ganymède, les satellites de Jupiter, et pour Saturne : Encelade, Titan et maintenant Mimas.
Ces découvertes sont assez récentes. L’exploration spatiale n’en est encore qu’à son commencement, et pendant longtemps, priorité a été donnée aux astres les plus proches de la Terre, à savoir Vénus et Mars. Cela fait une bonne vingtaine d’années que l’on se doute de l’existence d’océans d’eau sous la croûte de glace de ces lunes. Nous avons pu observer des craquelures à la surface de certaines d’entre elles, grâce aux images des sondes spatiales les ayant survolées, et même des geysers de gaz sur Encelade grâce à la sonde Galileo.
Plusieurs missions sont en préparation pour mieux les connaître. L’Agence spatiale européenne a récemment lancé la mission Juice. La sonde a quitté la Terre en avril 2023. Elle devrait s’installer trois ans en orbite autour de Jupiter pour étudier les lunes Europe, Ganymède et Callisto. La Nasa projette également d’envoyer des sondes. La mission Europa Clipper devrait décoller fin 2024 pour étudier Europe. La mission Dragonfly, dont le décollage est prévu pour 2028, se concentrera quant à elle sur Titan.
Il faudra être patient pour avoir plus d’informations au sujet de ces lunes glacées. Le temps de trajet depuis la Terre est en moyenne de dix ans. Le temps de développement de ces missions est équivalent. Elles sont extrêmement coûteuses et techniques. Le moindre détail compte. Mais il faut bien garder à l’esprit que lorsqu’on parle de recherche de forme de vie, il s’agit surtout de molécules organiques ou biochimiques qui pourraient indiquer que ces astres sont le meilleur endroit après la Terre pour abriter la vie. Au risque d’en décevoir certains, il ne faut pas s’attendre à recevoir des photos de poissons enceladiens ou de cochons d’Inde titanesques !
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