La flamme qui sera allumée en Grèce arrivera à Marseille le 8 mai 2024. Avant de laisser défiler des milliers de relayeurs à travers 400 villes et 64 territoires, porteurs d’une longue histoire.
En octobre 2021, Tony Estanguet, président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 avait, lors d’une prise de parole à la convention de l’Association des départements de France, allumé le dossier de la flamme des JO de Paris 2024. Point de départ d’une toile d’araignée devant donner de l’éclat, de l’écho et de la chaleur à l’événement. Depuis, le parcours du symbole des Jeux a été le fruit « de centaines d’heures de réunion, un travail titanesque », confie Grégory Murac, directeur délégué du relais de la flamme. 10000 porteurs (dont 3000 participants à des relais collectifs) vont se succéder le long d’un tracé qui veut mettre en lumière « des histoires et des lieux ayant créé la France, son patrimoine naturel, les sites Unesco… qui mettront en avant le savoir-faire français, l’inventivité, la créativité, la vitalité du sport », souligne Michaël Aloïsio, directeur de cabinet du président du COJOP de Paris 2024. L’attente a pris fin ce vendredi à la Sorbonne lorsque le voile a été levé sur le parcours.
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Le parcours dévoilé vendredi à la Sorbonne
La flamme sera allumée le 16 avril 2024 à Olympie, selon un rituel précis avec les rayons du soleil. Après neuf jours de relais en Grèce, la cérémonie de passation aura lieu le 26 avril dans le stade Panathenaïque d’Athènes. Le 27 avril, au départ du port du Pirée, la flamme embarquera à bord du Belem. Il accostera à Marseille le 8 mai. Point de départ de 68 jours de défilé qui se concluront le 26 juillet lorsque sera embrasée la vasque lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, probablement du côté de la Tour Eiffel.
La flamme a fait son entrée dans les Jeux modernes en 1928, à Amsterdam. Le premier relais a, quant à lui, été lancé en 1936 à Berlin. Depuis 1952, la flamme est symboliquement allumée à Olympie, dans le sanctuaire où se déroulaient les Jeux antiques, avant d’effectuer son long trajet vers la ville hôte. Avant les JO d’Albertville en 1992, en décembre 1991, la flamme était arrivée d’Athènes à bord du Concorde.
400 villes traversées et 65 villes étapes
De Marseille (le 8 mai 2024), à Paris (le 26 juillet), 64 territoires (dont 5 ultramarins : la Guyane, la Réunion, la Polynésie française, la Guadeloupe et la Martinique), 65 villes étapes (qui organiseront à chaque fois une journée de fête et de sport sur une dalle dédiée) et plus de 400 villes traversées composeront la carte du parcours. Les porteurs de la flamme (candidats, désignés par un jury ou parrainés) effectueront des relais de 200 m. En 4 minutes. Du 7 au 17 juin, se déploiera en parallèle, le relais des océans, de Brest à la Martinique (lire ci-dessous).
« Le Relais de la Flamme, c’est un moment phare très attendu : il annonce le début des célébrations, et donne un magnifique avant-goût de chaque nouvelle édition des Jeux. À Paris 2024, avec plus de deux mois de festivités ininterrompues, c’est une magnifique aventure que nous allons vivre ensemble, partout sur le territoire, embarquant des millions de Françaises et de Français dans le sillage des Jeux (…) Bien plus qu’un tour de la France en 68 jours, il donnera à voir plusieurs des incroyables richesses de notre pays : son patrimoine, ses paysages naturels, ses musées, ses spectacles d’art vivant… et bien sûr, ses habitantes et ses habitants. Guidés par leurs capitaines athlètes d’exception, Mona Francis, Florent Manaudou, Laure Manaudou, et Dimitri Pavadé, celles et ceux qu’on appelle les Éclaireuses et les Éclaireurs du Relais de la Flamme de Paris 2024 feront vivre les énergies du sport et des Jeux partout en France », résume Tony Estanguet, président du COJO.
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Pour être accroché sur la carte, les départements ont dû débourser 150.000 euros hors taxes. Un montant qui avait fait naître la polémique. Ceux qui ont refusé ne seront pas traversés, à l’exception de villes ou collectivités qui se sont organisées pour financer l’opération comme Bordeaux, Libourne, Montpellier, Sète, Millau, La Baule, Vichy et son agglomération, Chartres et sa métropole. La participation couvrira « un tiers du coût de l’organisation du parcours de la flamme », annonce Michaël Aloïsio.
Grégory Murac détaille le dispositif : « Ce n’est pas un relais continu, c’est un certain nombre de segments qui s’enchaînent dans la journée : quatre segments avec le convoi principal qui traverse les villes à fort bassin de population et trois avec un convoi plus petit qui lui va chercher des lieux qu’on souhaite mettre en valeur. » Le relais qui dessine une ligne temporelle, pas une ligne physique, s’articule, comme depuis une trentaine d’années, sur un système de liaison entre les points cochés par les relayeurs (cent par jour environ, un jour par département). La règle étant qu’on ne peut jamais avoir la flamme visible sur la torche à deux endroits au même moment.
Des relais de 8h30 à 19h30
La journée type s’étirera de 8h30 à 19h30 avec le passage du dernier relayeur pour allumer le chaudron qui sera ensuite éteint. Les lanternes (lampes de sécurité) voyagent ensuite sur l’étape suivante avant d’allumer dès le lendemain une nouvelle torche. Le cortège qui ne sera pas comparable à la caravane du Tour de France cycliste (il n’y aura pas de distribution de goodies), sera composé de minibus et de motos. « On a essayé d’imaginer un convoi qui soit sportif pour éviter de mettre trop de véhicules et on a poussé la réflexion autour de la mobilité douce », assure Delphine Moulin, directrice des célébrations.
La Flamme passera par les grand sites du patrimoine architectural français
Trésors géographiques (le parc régional du Verdon, les grottes de Lascaux, le site archéologique d’Alésia, la cité médiévale de Carcassonne, le château de Versailles…), chefs-d’œuvre architecturaux (Mont-Saint-Michel, châteaux de la Loire…) et lieux de mémoire (Mémorial de Verdun, plages du Débarquement, visite des figures nationales Jeanne d’Arc à Orléans, Robert Schuman à Scy-Chazelles ou Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Eglises…) seront à l’honneur lors d’un parcours qui éclairera aussi la biodiversité de la France (du Mont Canigou au Parc Naturel Régional du Verdon, de l’île aux Moines à la vallée du Mont-Blanc, des bords de Loire au Pic du Midi de Bigorre) ou l’ingénierie tricolore (Viaduc de Millau, centre spatial de Kourou).
La culture sera également de la fête avec le Louvre-Lens, les marches du Palais des festivals de Cannes, le musée de la BD à Angoulême, le Puy du Fou ou les arènes d’Arles. Huit concerts rythmeront le périple. Et le sport ne sera pas oublié, des vagues de Biarritz ou de Teahupo’o au Mont Ventoux, des pavés de Wallers-Arenberg aux stades de Marseille ou de Geoffroy-Guichard à Saint-Étienne, en passant par le court Simonne-Mathieu à Roland-Garros et le stade Yves-du-Manoir à Colombes (cadre de l’athlétisme et des cérémonies en 1924, du hockey sur gazon en 2024).
Dossier sensible, la sécurité du parcours de la flamme sera assurée en collaboration étroite avec les services de l’Etat. Michaël Aloïsio présente : « Le principe de la bulle de sécurité est qu’on ne sécurise pas l’ensemble du tracé mais l’objet, avec un dispositif itinérant autour du parcours de la flamme. » Grégory Murac ajoute : « L’objet de la bulle de sécurité est d’éviter qu’il y ait des intrusions dans le dispositif ou des gens qui voudraient se saisir de la torche. Il y aura aussi une équipe de dix personnes, les gardiens de la flamme, on a travaillé avec l’Etat, les forces de police et de gendarmerie par le biais d’un concours interne. Ces personnes n’auront d’yeux que pour cette flamme. Ils dormiront avec la flamme, la transmettront au premier relayeur. Ils doivent veiller à ce qu’elle soit toujours allumée, qu’elle puisse allumer chacune des torches des relayeurs. Et si la flamme s’éteint, il y aura toujours les lanternes (lampes de sécurité), une émanation d’un petit frère ou d’une petite sœur de la flamme mère d’Olympie. »
Le relais olympique dévoilé à la rentrée
Le relais paralympique sera, lui, dévoilé à la rentrée. Michaël Aloïsio confie : « Il sera plus ramassé dans le temps, composé de 1000 porteurs de flamme, on couvrira l’ensemble du territoire mais différemment. La flamme ira chercher son essence à Stoke Mandeville en Angleterre, berceau historique de l’histoire paralympique ». Pour prolonger l’aventure…
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