La Maison Poincaré, un musée pour réconcilier le public avec les maths

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La Maison Poincaré, premier musée des mathématiques de France, ouvrira ses portes samedi dans le Quartier latin à Paris avec l’ambition de « faire aimer » la discipline à tous les publics, surtout les plus réticents, dès la classe de 4e.

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Voulu par l’ancien député et mathématicien Cédric Villani, le musée est constitué d’un espace de 900 m2 adossé à l’Institut Henri-Poincaré (IHP), un centre international de recherche rattaché au CNRS et à Sorbonne Université, dans le coeur historique du Paris étudiant.

Bien qu’associé aux plus grands mathématiciens, dont Jean Perrin (prix Nobel de physique 1926) qui y avait son bureau, le musée ne prétend pas présenter l’histoire de la discipline.

« Nous voulons montrer les mathématiques en action », explique Sylvie Benzoni, directrice de la Maison Poincaré lors de son inauguration, mercredi.

« Les maths sont une matière scolaire qui marque, et pas toujours dans le sens positif, donc on a envie qu’elles marquent d’une autre façon », développe la mathématicienne, professeure à l’Université Lyon 1.

La Maison Poincaré, qui vise 30 000 visiteurs par an dont 20 000 scolaires, s’adresse à tous à partir de la fin du collège. La classe de 4e est généralement considérée comme le moment critique où beaucoup décrochent de la discipline, dans un pays où le niveau des élèves en maths figure parmi les plus faibles de l’Union européenne.

Le travail des médiateurs scientifiques du musée se veut « complémentaire » de celui des enseignants. « Seuls ou avec leurs élèves, les enseignants pourront expérimenter les maths autrement. Et de retour en classe, ils auront une nouvelle façon de les appréhender donc de les faire aimer », espère Nathalie Drach-Temam, présidente de l’Université Paris-Sorbonne.

Droit à l’erreur

« Avec ce musée, toute la communauté scientifique va oeuvrer à ce qu’il n’y ait plus d’appréhension ou de rejet des nombres et des fractions dès le plus jeune âge », a-t-elle ajouté.

Son but ? Que davantage d’élèves s’orientent vers des carrières scientifiques, en particulier les filles. « Seulement 20% des femmes en France sont mathématiciennes. Ce chiffre est stationnaire depuis des décennies », constate Sylvie Benzoni.

Le musée est constitué de sept salles, caractérisées par des verbes (connecter, devenir, inventer, modéliser, visualiser…).

« Le public sera peut-être surpris. Il s’attend à trouver des chiffres, mais les maths c’est bien plus vaste que ça: on montre de nombreux objets du quotidien qui parlent de maths, comme une chips ou un ballon de foot », développe Mme Benzoni.

Dans leur parcours, les visiteurs pourront expérimenter le côté physique et sensoriel de la matière… et « le droit à l’erreur car les mathématiciens se trompent tout le temps ! », souligne-t-elle.

La Maison Poincaré s’adresse « surtout aux gens qui sont fâchés avec les maths ! », abonde Cédric Villani, qui a initié le projet il y a douze ans, alors qu’il dirigeait l’IHP.

« Ici, on est encouragés à errer. Dans bien des cas il ne s’agira pas de comprendre le fond mais de sentir les maths pour comprendre à quel point c’est une discipline universelle et humaine », a ajouté le mathématicien lauréat de la Médaille Fields en 2010, visiblement ému. Comme l’expérience « Holo-math » en réalité mixte dans un jardin virtuel, en clin d’oeil à « Alice au pays des merveilles » de Lewis Carroll — qui était aussi professeur de mathématiques. Ou l’immersion auditive relaxante avec un poétique « chuchoteur de formules », l’exposition d’une collection d’objets géométriques que Man Ray avait photographiés dans les années 1930…

Vaste terrain de médiation scientifique pour montrer une matière « vivante », le musée est « au coeur de la science et de la société », a résumé la ministre de la Recherche Sylvie Retailleau.

Accueillie mercredi par une trentaine de manifestants, qui dénoncent « la faiblesse du budget de la recherche », la ministre a annoncé un investissement de 50 millions d’euros supplémentaires pour la recherche mathématique sur les 10 ans à venir.

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