Citius, Altius, Fortius. Cette devise des Jeux Olympiques, que l’on peut traduire par « plus vite, plus haut, plus fort », c’est à un dominicain qu’on la doit, le père Henri Didon (1840-1900).
À quelques jours du passage de la flamme olympique à Toulouse, ce vendredi 17 mai 2024, Claire Rousseau, historienne de l’art et responsable de la conservation au sein de la Maison Seilhan, ne peut s’empêcher de le faire remarquer, elle ne traversera malheureusement pas la rue de la Dalbade. Et pourtant, le symbole aurait été beau ! Voici pourquoi.
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Le parcours prévu
Son parcours, qui s’étale sur neuf kilomètres, est déjà tout tracé. Pour la 9ᵉ étape du Relais de la flamme olympique, elle prendra le départ dans le quartier de Saint-Cyprien, avant de rejoindre la place du Capitole, puis la place Saint-Sernin, et enfin le Stade Ernest-Wallon, dernière étape de la journée qui sera marquée par une grande fête et l’allumage de chaudron olympique. Nombreux sites sportifs et monuments de la Ville rose seront traversés, mais pas la rue dans laquelle le créateur de la devise olympique est décédé.
C’est ici, dans le berceau des dominicains à Toulouse, à la Maison Seilhan, située à deux pas du Palais de Justice, que Claire Rousseau retrace l’histoire d’Henri Didon.
À la recherche d’une devise
L’univers des Jeux Olympiques et l’esprit sportif qui s’y rattache, le prédicateur renommé « a baigné dedans », commence-t-elle. En 1890 – année de publication de son œuvre la plus célèbre, Jésus-Christ – il reprend la direction de l’école dominicaine d’Arcueil (Val-de-Marne), près de Paris. « Cette école voit son nombre d’élèves doubler. Henri Didon leur fait faire du sport et organise même des compétitions entre lycées publics et collèges catholiques ».
C’est pour mobiliser et encourager ses troupes que le père a forgé la devise, devenue célèbre, « Citius, Altius, Fortius ». En 1894, son ami, Pierre de Coubertin, lance son projet de rénovation des Jeux Olympiques. « À l’époque, l’évènement n’était pas aussi populaire qu’aujourd’hui. » Il fait adopter la devise par le Comité international olympique (CIO) lors de son premier congrès à la Sorbonne.
Un passage remarqué aux JO de 1896
Sa passion pour les JO est telle qu’Henri Didon emmène même ses élèves voir les épreuves de 1896 alors organisées à Athènes. « À l’époque, l’ouverture se faisait au printemps. Henri Didon prêche pour la messe du lundi de Pâques « qui, cette année-là, tombe le même jour pour catholiques et orthodoxes ». La foule réunit en nombre a, alors, toute l’occasion d’apprécier ses talents d’orateur.
Son séjour à Toulouse
En 1900, à l’occasion d’un voyage à destination de Rome, Henri Didon fait étape à Toulouse. « Il décide de loger chez des amis, rue de La Dalbade, le marquis Saint-Vincent Brassac et la marquise, avec laquelle Henri Didon s’entendait bien. Ils aimaient parler littérature. Elle, écrivait aussi, sous le nom de plume Jaël Romano. »
Mais lors de son séjour dans la Ville rose, Henri Didon est pris d’un mal soudain, « il meurt à la suite d’une crise d’angine de poitrine ». Son corps est transporté au couvent dominicain, qui se trouvait rue Espinasse.
Plus connu pour ses talents d’orateur
Sur les photos capturées après son décès et présentées par Claire Rousseau, elle fait remarquer certains détails : « en arrière-plan, on voit une main qui tient un drap pour créer un décor. À côté du corps, on a placé un livre. Il s’agit de son œuvre la plus connue, Jésus-Christ« .
Ses obsèques ont été célébrées à Toulouse, puis sa dépouille a été emmenée à Arcueil où il est enterré.
La presse locale et nationale en fera bien évidemment écho. Dans les colonnes, « on rappelle très rarement son lien avec les JO. On insiste davantage sur ses talents d’orateur, d’homme engagé », relève Claire Rousseau.
Une mosaïque disparue
Entre ses impressionnantes portes cochères, rien ne fait écho aujourd’hui à l’évènement dans la rue de La Dalbade. « Mais il y avait pourtant une mosaïque scellée sur la façade de la maison où Henri Didon est décédé », affirme l’historienne, photo à l’appui. Une mosaïque qui a depuis disparu, probablement victime de vol.
Pour admirer un portrait d’Henri Didon, c’est donc à la Maison Seilhan qu’il faut se rendre. « Depuis plus de 20 ans, je parle des JO chaque semaine aux visiteurs du monde entier », souligne Claire Rousseau, déterminée à mettre en lumière cette figure, d’autant plus à quelques heures du passage de la flamme olympique à Toulouse.
La plus ancienne maison de Toulouse
« J’espère que l’on fera écho du créateur de la devise des JO ce vendredi. Je sais que le CIO a commandé une conférence sur Henri Didon. Il y a aussi une nouvelle biographie qui est parue. »
Les plus curieux sont donc invités à faire un tour à La Maison Seilhan, qui est aussi la plus ancienne maison de Toulouse. « Pour preuve, l’enceinte gallo-romaine la traverse », montre Claire Rousseau.
Maison Seilhan, 8, place du Parlement à Toulouse.
Ouverte en visite libre, le mardi, mercredi et samedi de 14h à 18h.
Pour en savoir plus sur la vie d’Henri Didon, Yvon Tranvouez a publié, fin avril, une nouvelle biographie intitulée Plus vite, plus haut, plus fort – Le père Didon, inspirateur des Jeux Olympiques.
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