Révoltes urbaines après la mort de Nahel : Élisabeth Borne reprend les « Forces d’actions républicaines » chères à Macron

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Sous la coupole du grand amphithéâtre de la Sorbonne, le moment se veut solennel et chargé de symboles. C’est ici qu’Élisabeth Borne a choisi, devant de nombreux maires, de présenter le 26 octobre ses « réponses régaliennes » au mouvement de violentes révoltes qui ont embrasé les villes de France, après la mort du jeune Nahel, tué en juin dernier par un policier à Nanterre, lors d’un contrôle routier.

Qu’attendre des « réponses régaliennes » de la première ministre lors de ce rendez-vous, qui se tient à la veille d’un Comité ministériel des villes (CIV) plusieurs fois reporté et finalement prévu ce vendredi à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) ? Élisabeth Borne a annoncé jeudi la mise en place de « Forces d’actions républicaines » qui doivent « concentrer dans un quartier » des moyens « en matière de sécurité, mais aussi pour des réponses judiciaires, éducatives ou sociales », avec des premiers déploiements à Besançon, Valence et Maubeuge (Nord) d’ici à la fin de l’année. Une reprise de la proposition du candidat Macron de 2022 qui entendait que ces « forces d’action républicaines » composées de policiers, d’officiers de police judiciaire, de fonctionnaires des finances, de personnels éducatifs et travailleurs sociaux, contribuent à sécuriser les quartiers, dans un curieux mélange des fonctions.

Élisabeth Borne a également promis une enveloppe de 100 millions d’euros pour participer à la réparation et la reconstruction des bâtiments touchés par les émeutes au début de l’été,
en complément de l’indemnisation des assurances. De la menue monnaie quand le gouvernement chiffrait lui-même à un milliard le coût des dégâts.

« Nous pouvons envisager un encadrement de jeunes délinquants par des militaires, qui pourront
notamment transmettre des valeurs de discipline et de dépassement de soi », a annoncé la cheffe du gouvernement, en appelant au déploiement d’un dispositif qui a déjà fait l’objet d’expérimentations.
Élisabeth Borne a également prôné une plus grande responsabilisation des parents de délinquants
mineurs, avec « des stages de responsabilité parentale » et des peines de travaux d’intérêt général
pour les parents qui se soustraient à leurs devoirs éducatifs.

« Nous allons aussi créer une contribution financière citoyenne et familiale que les mineurs et leurs
parents devront payer à des associations de victimes », a ajouté la Première ministre, en disant
vouloir en outre s’assurer que lorsqu’un mineur « a causé des dégradations, les deux parents – qu’ils soient séparés ou non, qu’ils vivent avec leur enfant ou non – soient responsables financièrement des dommages causés »

La part belle à la réponse sécuritaire

Au-delà de l’ambition affichée de « garantir la sécurité de nos concitoyens, mieux soutenir les familles et renforcer la cohésion nationale », les déclarations distillées par Matignon et le thème des interventions prévues de ses ministres sont de la même tonalité que les propos tenus par le président de la République pendant l’été. Ce dernier avait évoqué un « processus de décivilisation », pour expliquer l’ampleur de ces révoltes urbaines, appelant à « reciviliser » les jeunes de banlieue.

Nul doute que ce rendez-vous sous la coupole du grand amphithéâtre fait la part belle à cette réponse sécuritaire, avec l’intervention prévue du ministre de l’Intérieur, qui devrait évoquer, selon Matignon, les solutions ayant trait à « l’ordre républicain » et celle du Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, qui détaillera « les mesures judiciaires sur la responsabilité parentale et la justice des mineurs ». Rappelons qu’au 1er août, soit deux mois après les révoltes, 2 107 personnes avaient été jugées et 1 989 condamnées, dont 90 % à une peine d’emprisonnement, selon les chiffres du ministère de la Justice.

La ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, elle aussi présente, devrait pour sa part présenter des mesures liées au « soutien à la parentalité » et au « rétablissement de l’autorité parentale ».

« Nos quartiers ne sont pas un problème, ils sont la solution »

Un ordre du jour qui reflète le flou et le décalage persistants des réponses gouvernementales, axées sur la répression, la stigmatisation et la mise en cause de la responsabilité parentale, alors que des maires de tous bords ne cessent de réclamer des mesures urgentes, concrètes et ancrées dans le réel. À l’instar des élus de l’association Ville et Banlieue, qui ont lancé, le 18 octobre, depuis Lyon, un appel au président de la République, sous ce mot d’ordre : « Nos quartiers ne sont pas un problème, ils sont la solution. »

Le texte, lu par le maire communiste d’Allonnes (Sarthe), Gilles Leproust, et par Catherine Arenou, maire divers droite de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), invoque notamment « la succession de rendez-vous manqués « entre Emmanuel Macron et les quartiers populaires, ajoutant : « On a arraché des mesures, mais concrètement la précarité, les difficultés sociales encore amplifiées par l’inflation (…) restent très fortes. »

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Pour cette soixantaine d’élus, ces solutions concrètes existent, elles ont été rappelées par Gilles Leproust, président de l’association des maires Ville et Banlieue de France : « On veut des mesures concrètes, dès le budget 2024, avec des engagements forts pour nos quartiers en termes d’enseignants, d’accompagnement associatif, culturel, d’éducateurs de rue, de moyens pour la police et la justice… Tout ce qui permettrait de refaire République dans nos territoires. »

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