Manifestations : qui sont les « antifas » de la Jeune Garde, ces partisans d’une réponse musclée à l’ultradroite

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« Les fascistes ont décidé d’accélérer les attaques, de plus en plus violentes sur tous les secteurs mobilisés contre la réforme », estimait le porte-parole de la Jeune Garde, Raphaël Arnault, dans un tweet début avril. D’où l’urgence « de s’organiser et de se défendre ».

Quelques semaines plus tôt, cet activiste de 28 ans diffusait des images de son groupe en « entraînement sport et autodéfense ». Des visuels comparables à ceux régulièrement mis en avant par les identitaires. « Les réseaux sociaux ont permis à une communauté qui se cachait d’exposer des discours nauséabonds. On veut montrer qu’ils ne sont pas les seuls à pouvoir prendre de la place », se défend le porte-parole du groupe « antifa ».

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Si la Jeune Garde cumule des dizaines de milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux, son nombre de membres actifs est inconnu dans les cinq villes où il est implanté – Lyon, Paris, Strasbourg, Lille et Montpellier. Raphaël Arnault ne donne aucun chiffre, invoquant des « raisons de sécurité ».

« Spirale de la violence »

Présente dans des « pré-cortèges » de manifestations, proposant même parfois son appui aux services d’ordre des syndicats, la Jeune Garde exerce une certaine attraction auprès de jeunes tentés de faire le coup de poing avec l’ultradroite.

« C’est un gros engagement à donner mais ça ne me fait pas peur », expliquait sous couvert de l’anonymat un jeune homme de 20 ans rencontré dans le défilé parisien du 6 avril, et décidé à rejoindre le groupe, découvert sur Instagram. « C’est concret. Ils s’affrontent à armes égales avec ceux qui sont en face ».

Josué (qui ne donne pas son nom) se veut lui aussi « solidaire » du groupe et de ses méthodes. « L’extrême droite est de plus en plus à l’aise. Il faut se mobiliser pour se défendre », soulignait cet étudiant en lettres en marge d’une assemblée générale.

Signe de la notoriété acquise, le porte-parole de la Jeune Garde, candidat aux législatives 2022 dans le Rhône (6,81 % des voix), a été invité à participer le 3 avril dernier à un débat à l’Assemblée nationale consacré à la « lutte contre le terrorisme d’extrême droite ».

« Une évidence » pour le député écologiste Aurélien Taché, à l’origine de l’invitation lancée à ce « groupe qui mène un travail de veille extrêmement important ». « Une indignité absolue », a contrario, pour le président des Républicains Éric Ciotti, qui a fustigé un « groupuscule ultra-violent » dans un tweet.

Le groupe s’est attiré des inimitiés jusqu’au sein de la mouvance « antifa ». Au printemps 2022, la Coordination féministe antifasciste avait imputé à son antenne lyonnaise « une série d’agressions sexistes violentes » et fustigé son « virilisme ».

Directeur de l’Observatoire des radicalités politiques, Jean-Yves Camus s’interroge, lui, sur un risque de « spirale de la violence entre les groupes de gauche radicaux et l’ultradroite ». « Quand vous portez la confrontation sur le terrain de la rue, vous n’êtes pas à l’abri qu’un jour un militant succombe sous les coups », relève le politologue.

Auteur d’un livre sur les « antifas », Sébastien Bourdon relativise toutefois le recours à la violence par l’organisation, « assez rare en dehors des périodes de mobilisation sociale, qui cristallisent la plupart des tensions ». Mais une « culture du secret » et « une forme de contrôle assez stricte de la parole » l’interpellent. Le groupe soutient que « ça permet d’être plus efficace politiquement, mais le fait est que c’est parfois un peu autoritaire ».

Aucun des membres de la Jeune Garde n’a souhaité s’exprimer. Raphaël Arnault a une explication : à part lui, « personne n’est mandaté pour ça ».

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