Université Libé : comment reconquérir le vote populaire

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Les débats

L’Université Libédossier

Un débat à la Sorbonne avec Antoine Vauchez, professeur de science politique à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, Clément Beaune, ministre des Transports, Antoine Bristielle, directeur de l’Observatoire de l’opinion de la Fondation Jean-Jaurès et Eric Jozsef, correspondant de «Libé» à Rome.

Ce 31 mai, Libération et Paris-I-Panthéon-Sorbonne lancent «l’Université Libé». Une journée pour faire débattre les différents courants progressistes sur des sujets politiques structurants. En partenariat avec le Crédit coopératif, ESS France, Backseat, la Mutualité française et la Fondation Jean-Jaurès. Ce débat réunissait Antoine Vauchez, professeur en science politique à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne ; Clément Beaune, ministre chargé des Transports, Antoine Bristielle, directeur de l’Observatoire de l’opinion à la Fondation Jean-Jaurès et Eric Jozsef, correspondant de Libé à Rome.

Parler d’Europe et espérer reconquérir le vote populaire est un pari osé. Dans les classes populaires, l’abstention pour les élections européennes est particulièrement marquée et l’adhésion aux partis europhobes, plus fréquente. Dans ce débat organisé par Libération, chacun a pourtant tenté de dessiner un chemin pour faire de Bruxelles un espoir.

Dans la salle, le débat a été posé simplement. Le (dés)amour pour l’Europe est-il une affaire de générations ou de classes sociales ? L’alternative a été dessinée par deux étudiants, l’un confiant en sa génération née après l’euro, pour qui «l’Europe est une évidence» ; l’autre, étudiant Erasmus, plus porté sur les différences d’accès à tout ce qui fait l’Union européenne en fonction du lieu de naissance et du niveau d’éducation. «Les classes aisées sont extrêmement pro-européennes, les classes populaires plutôt sceptiques. L’enjeu pour l’UE est de produire quelque chose de positif pour ces populations», pointe Antoine Bristielle, directeur de l’Observatoire de l’opinion de la Fondation Jean-Jaurès.

«Il y a un doute sur la capacité de l’Europe à changer la vie, renchérit Antoine Vauchez, directeur de recherche au CNRS à la Sorbonne Paris I. Les démocraties se sont aussi construites avec les Etats providence, en offrant des biens publics. Or l’UE n’est pas un pacte social total. Dans l’équilibre des politiques, la grande affaire reste la construction d’un marché commun, même si avec le Covid, l’UE a montré un autre visage, celui de l’investissement dans les politiques publiques.»

«L’UE se politise»

La vision de l’Europe comme un projet technocratique, à la fois trop lisse et trop difficile à manœuvrer, est en train de changer. Le double choc de 2016, avec le Brexit et l’élection de Trump, a paradoxalement redonné de la vigueur au projet communautaire. «L’UE se politise et c’est une bonne chose», se félicite Clément Beaune, aujourd’hui ministre délégué aux Transports, après avoir été secrétaire d’Etat délégué aux Affaires européennes. «Avec l’Europe, on a longtemps eu le réflexe de se dire pro ou anti, comme si on ne pouvait pas changer l’UE au sein du cadre. C’est en train de changer. On peut être un conservateur européen, comme un écologiste européen et se battre dans les instances pour changer ce avec quoi on n’est pas d’accord, plutôt que de rejeter l’ensemble du projet européen», estime le ministre.

Le rejet total de l’Union, que les extrêmes ont souvent présenté comme une défense des intérêts des classes populaires, recule. Avec le naufrage du Brexit, les voix en faveur d’une sortie de l’UE ont adopté un autre discours. L’extrême droite ne parle plus de Frexit ou d’Italexit. «En Italie, Giorgia Meloni, qui prônait une sortie de l’euro et de l’UE, dialogue aujourd’hui avec Bruxelles sur les fonds européens. Mais il ne faut pas s’y tromper, c’est une adhésion de convenance à l’Europe, à un moment où l’on se rend compte qu’on a tout intérêt à faire partie d’une alliance dans un monde en plein bouleversement. Ce n’est pas une union de valeurs», rappelle Eric Jozsef, correspondant à Rome de Libé.

Dans ce contexte, c’est aussi une bataille des narratifs qui se joue. La droite extrême et radicale a un discours rodé, qui se veut à la fois passéiste et rassurant. En face, les partisans purs et durs de l’Union cherchent encore leurs armes. «Peut-être faut-il oser un mot, dit Eric Jozsef, le fédéralisme.»

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