Après le report d’une conférence sur l’islamisme à Sorbonne Université, les interrogations demeurent

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La Sorbonne, en mars 2015. La Sorbonne, en mars 2015.

Dans l’amphithéâtre Michelet de la Sorbonne, il y aura bien une conférence, vendredi 12 mai, mais elle sera dispensée par l’ancien ministre Jean-Michel Blanquer, en lieu et place de la sociologue Florence Bergeaud-Blackler. A quelques jours de l’échéance, le 8 mai, la doyenne de la faculté de lettres à Sorbonne Université, Béatrice Perez, a souhaité suspendre la conférence prévue, où la chercheuse devait présenter son dernier ouvrage Le Frérisme et ses réseaux : l’enquête, publié en janvier (Odile Jacob, 416 pages, 24,90 euros). « Il n’y avait pourtant eu aucune manifestation contre l’événement », s’étonne Florence Bergeaud-Blackler, qui n’a pas été directement prévenue de la déprogrammation.

Sorbonne Université précise que la conférence « n’a été ni censurée ni annulée, mais reportée », au 2 juin, date où l’ancien ministre de l’éducation nationale devait présenter ses réflexions sur « les défis politiques de la laïcité ». Dans cet établissement, en 2019, une représentation des Suppliantes d’Eschyle avait été empêchée par des manifestants qui protestaient contre l’usage de masques et maquillages noirs par des acteurs blancs.

L’intervention de l’anthropologue, chargée de recherche CNRS, s’inscrit dans le cadre du diplôme universitaire (DU) « référent laïcité » qui, une fois par mois, propose un débat ouvert au public en partenariat avec le Collège de philosophie, une association que préside depuis vingt-cinq ans Pierre-Henri Tavoillot, par ailleurs organisateur, en janvier 2022, du colloque « Reconstruire les sciences et la culture » sous le patronage de Jean-Michel Blanquer alors en pleine dénonciation du « wokisme ». Ce diplôme universitaire « s’adresse à des professionnels, en majorité des cadres de l’éducation nationale, qui seront ensuite formateurs sur la question de la laïcité », détaille M. Tavoillot, qui enseigne la philosophie à Sorbonne Université.

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La demande de suspension n’est pas fondée sur « des raisons totalement légitimes », selon lui. « La doyenne m’a rappelé qu’il venait d’y avoir de nombreux blocages d’universités et qu’il était à craindre que certains veuillent mettre de l’huile sur le feu à un moment où les étudiants passent leurs examens », relate-t-il. Toutes les mesures avaient été prises auprès du rectorat de l’académie de Paris, chargé de la sécurité des bâtiments, qui prévoyait un contrôle des billets à l’entrée et éventuellement une fouille des sacs, ajoute M. Tavoillot.

« La seule chercheuse du CNRS qui soit menacée »

Le « public éclairé » du DU « référent laïcité » et du Collège de philosophie devait permettre d’ouvrir un débat sur le contenu de l’ouvrage de Florence Bergeaud-Blackler dont l’objet est de décrire le « Frérisme », sa vision, son identité, son plan, son emprise sur les musulmans européens, mais aussi les « mécanismes de cette conquête qui s’exerce d’abord sur les musulmans avant de concerner l’ensemble de la société ».

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