États-Unis, France, mais aussi Japon, jeudi devant l’ONU, l’Ukraine et ses alliés ont condamné les attaques russes qui ont visé les opérations de secours à Kherson et dans sa région. Après la destruction partielle du barrage de Kakhovka, les évacuations de civils se poursuivent. Ce vendredi 9 juin, le niveau de l’eau semble commencer à baisser.
Publié le : 09/06/2023 – 08:54
Selon le gouverneur régional, à Kherson même, le niveau de l’eau aurait baissé d’une vingtaine de centimètres pendant la nuit du 8 au 9 juin, raconte l’envoyé spécial de France 24 et RFI dans la région de Kherson, Gulliver Cragg. C’était un pic qui attendait un peu plus tôt. Hier, les eaux avaient continué de monter alors que la baisse était déjà attendue, mais finalement, la baisse a commencé.
Le niveau de l’eau est à l’heure actuelle à environ cinq mètres et demi au-dessus de son niveau d’avant la destruction de ce barrage. Cela ne veut pas dire que les opérations d’évacuation des habitants des quartiers sinistrés ne doivent pas continuer. Bien sûr, selon les autorités locales, ils sont toujours en danger, la recommandation est de quitter les lieux où ils se trouvent. Des évacuations qui ont dû être interrompues par des tirs jeudi.
Aujourd’hui, les chiffres officiels sur le nombre d’attaques sur la région de Kherson ont été communiqués : 44 sur la région en utilisant 188 roquettes au total, y compris des systèmes de lance-roquettes multiples Grad. Sur la ville de Kherson même, 25 roquettes sont tombées, faisant deux morts et 17 blessés. Et il est surprenant que le bilan ne soit pas pire. Parmi les blessés, essentiellement non pas des personnes qui étaient en train d’être évacuées, mais des volontaires et des travailleurs humanitaires qui essayaient de les aider.
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L’eau du barrage continue à refroidir la centrale de Zaporijia
Par ailleurs, la démolition du barrage faisait craindre des conséquences sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, en amont du fleuve Dniepr. Jeudi 8 juin, l’Agence internationale de l’énergie atomique a assuré que l’eau était encore en quantité suffisante pour refroidir les réacteurs.
Après examen, il s’est avéré que les opérations de pompage devaient « pouvoir se poursuivre même si le niveau descendait au-dessous du seuil actuel de 12,7 mètres », précédemment jugée critique, a expliqué l’instance onusienne dans un communiqué, qui fixe désormais la limite à « 11 mètres, voire plus bas ». « Dans ces circonstances difficiles, cela nous laisse un peu plus de temps avant d’éventuellement passer à d’autres sources d’approvisionnement », a souligné le chef de l’AIEA, Rafael Grossi, attendu sur les lieux la semaine prochaine.
Quand le barrage ne pourra plus être utilisé, la centrale pourra avoir recours à « un grand bassin de rétention situé à proximité ainsi qu’à des réserves plus petites et à des puits sur place qui peuvent fournir de l’eau de refroidissement pour plusieurs mois ». Il faut constamment refroidir le combustible des cœurs des réacteurs ainsi que celui placé dans les piscines d’entreposage pour éviter un accident de fusion et des rejets radioactifs dans l’environnement.
Kiev et Moscou s’accusent mutuellement de la destruction du barrage, survenue mardi. La centrale de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, se trouve au cœur du conflit : elle a été visée à plusieurs reprises par des tirs et a été coupée du réseau électrique à sept reprises depuis sa prise par l’armée russe, le 4 mars 2022, dix jours après le début de l’invasion de l’Ukraine
(et avec AFP)
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