En RDC, lors de la messe pascale 2024, le cardinal Fridolin Ambongo a déclaré « un pays à l’agonie ». Des propositions critiques de l’archevêque de Kinshasa qui illustrent, selon le sociologue Gauthier Musenge Mwanza, le rôle de l’Église congolaise : « Surveiller, contrôler, voir si les actions conviennent à la population. » Un rôle accepté par le pouvoir, ajoute-t-il.
Publié le : 02/04/2024 – 08:53
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En République démocratique du Congo (RDC), le week-end du 30-31 mars 2024 a été marqué par le message sans complaisance de l’archevêque de Kinshasa. Le cardinal Fridolin Ambongo a déclaré l’insouciance des autorités face à l’activisme rebelle du M23 dans l’est du pays sur fond, selon lui, d’actes qui fragilisent le pays : « Nous savons très bien que notre pays est aujourd’hui un pays en agonie, un grand malade dans un état comateux », ajoutant que « ça fait trois mois que notre pays est pratiquement paralysé pour la simple raison que toute la classe politique s’est invitée autour du grand gâteau que l’on est en train de se disputer ». Des attaques assez fortes envers le régime.
Le Cardinal Ambongo n’est pas à sa première critique. Pour Gauthier Musenge Mwanza, sociologue, professeur à l’université de Kinshasa, sa position en tant que personnage de l’Église catholique lui permet d’avoir une liberté de parole, sans pour autant le ranger du côté de l’opposition.
« Le pouvoir connaît le rôle de l’Église »
« On peut parler, disons, d’une sorte d’humilitéestime-t-il au micro de Pauline Zidi. Ils ont la liberté de s’exprimer par rapport aux autres, mais c’est parce que le pouvoir connaît le rôle de l’Église. L’Église n’est pas la voix de l’opposition, mais l’Église est la voix de la rationalité. L’Église est là seulement pour surveiller, contrôler, voir si ces actions conviennent à la population. L’opposition, elle, fait des revendications pour conquérir le pouvoir, mais l’Église ne cherche pas le pouvoir, l’objectif n’est pas le même. Le gouvernement sait, reconnaît au Cardinal de faire pression sur le gouvernement afin que les actions du gouvernement soient rationnelles, soient correctes, ainsi de suite. Donc, si c’était un simple citoyen, il serait arrêté, mais on sait bien qu’il joue son rôle ».
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