Climat, féminisme, démocratie… Les débats de l’Université Libé à la Sorbonne

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Le 31 mai, Libération avec l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne lance un nouveau rendez-vous : «l’Université Libé». Une journée pour faire débattre les différents courants progressistes sur des sujets politiques structurants : l’Europe, l’énergie, le climat, les inégalités sociales, la justice fiscale. En partenariat avec le Crédit coopératif, ESS France, la Mutualité française et la Fondation Jean-Jaurès. Entrée libre sur inscription.

L’engagement, quel contrat de regénération ?

10 heures à l’amphi Richelieu


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© Fournis par Liberation

Trois ans après la pandémie, la jeunesse a-t-elle changé de visage ? Ces derniers mois, les jeunes ont haussé le ton. Dans la rue pour dénoncer la réforme des retraites. Dans la rue, encore, pour s’engager contre le péril climatique et contre les violences sexistes et sexuelles. Mais, sont-ils aussi nombreux lorsqu’il s’agit de dénoncer leur propre précarité qui ne cesse de s’accentuer depuis le Covid ou pour prendre soin de leur santé mentale qui se dégrade ? Face aux scénarios du Giec, au poids de la dette ou encore à l’inflation galopante, l’impuissance n’est pas la seule réponse. Pour la jeune activiste Camille Etienne, qui vient de publier son premier ouvrage Pour un soulèvement écologique : il faut s’engager et se soulever. S’engager oui, mais comment ?

A quelques jours de la trêve estivale, faut-il souffler, prendre la place ou se faire entendre ? Certains prendront le large au bord de la mer quand d’autres exerceront leur premier petit boulot. En 2022, selon les chiffres de l’Insee, les moins de 26 ans représentaient 44% des saisonniers en France. Peu importe le programme, l’été est toujours un rite de passage. En septembre, à neuf mois des élections européennes, leurs voix seront scrutées parce que cruciales. Comment répondre aux attentes d’une jeunesse qui appelle à toujours plus de radicalité face aux défis écologiques et comment reconquérir celle qui se réconforte dans les discours d’extrême droite ?

Si les partis politiques ne peuvent pas tout – 41 % des 18-24 ans n’ont pas votéau second tour dela présidentielle 2022 –, Camille Etienne appelle chacune et chacun à s’engager. Mais sur quels terrains, auprès de qui ? Qui les inspire ? Celle qui comme Aurélie Trouvé, anciennement coprésidente et porte-parole de l’association altermondialiste Attac est devenue députée LFI, ou plutôt celle qui comme Najat Vallaud-Belkacem a fait le chemin inverse, ex-ministre devenue directrice de l’ONG ONE et présidente de France Terre d’Asile ? Ce qui est certain, c’est que les lois continuent d’être votées et débattues. Mais, pour qui, si les plus jeunes se désintéressent de la politique ? Pour en débattre, Libération invite également de jeunes femmes et hommes politiques qui doivent penser la politique autrement : Marie-Charlotte Garin, Clémence Guetté, Léon Deffontaines et Philippe Brun.

Maud Benakcha

Laïcité, sommes nous vraiment irréconciliables ?

14 heures à l’amphi Richelieu


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© Fournis par Liberation

La gauche, comme le disait Manuel Valls, est-elle vraiment irréconciliable sur les questions d’identité et de laïcité ? Ce débat, qui réunit des profils aussi divers – Eric Piolle, maire (EE-LV) de Grenoble, Rokhaya Diallo, autrice, journaliste, réalisatrice, Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, numéro 2 du PS et Nicolas Offenstadt, historien à l’université Paris-I –, tentera de répondre à cette question provocatrice de laquelle en découlent bien d’autres : La gauche a-t-elle vraiment laissé la laïcité à la droite ?

Comment contrer le discours identitaro-laïque du RN ? Le wokisme est-il une panique conservatrice, un fantasme de dominants ou un délire progressiste ? L’universalisme et les Lumières doivent-ils encore inspirer la gauche et comment (ou faut-il) les redéfinir pour les adapter au monde qui vient ? Y a-t-il vraiment une dictature des minorités et quels sont les bons chemins pour lutter contre les discriminations ? La gauche est-elle toujours d’accord pour lutter contre tous les obscurantismes et comment ? Faut-il faire la guerre au communautarisme ? Comment appréhender la notion de «séparatisme» introduite dans ces débats par le débat, le vote et l’application de la loi du même nom ?

Avec les maires de gauche de deux grandes villes Grenoble et Rouen, qui ont une conception de la laïcité quotidienne différente, ce débat pourra peut-être faire apparaître que si les buts sont communs, ce sont les moyens de les atteindre, les chemins à emprunter qui divergent. Mais, comme toujours en politique, la façon d’atteindre un but compte au moins autant que le but lui-même. Dès lors, comment définir, pour la gauche, le champ des discussions ? Le candidat idéal d’une gauche unie pour la présidentielle de 2027 devra-t-il chercher à élaborer une impossible synthèse entre les deux conceptions de la laïcité pour avoir une chance de l’emporter ?

Le débat de l’immigration se déroule en ce moment entre LR et la majorité. Comment la gauche peut-elle y intervenir sans avoir réglé en son sein, les controverses qui la parcourt ? Ces questions sont des matières inflammables à gauche. Elles sont généralement mises en avant par la droite et l’extrême droite… La réforme des retraites a pu donner l’illusion à la gauche que la question sociale avait enfin repris le dessus. Il ne faudrait pas que, pour autant, le camp du progrès minimise ses divisions et oublie de les traiter. D’où l’importance d’une telle rencontre.

Thomas Legrand

Sortir de la pauvreté : comment redonner le pouvoir de vivre ?

10h30 à l’amphi Descartes


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© Fournis par Liberation

A mesure que l’inflation se propage dans les rayons alimentaires, avec une hausse des prix de plus de 15% sur un an, la fréquentation des points de distribution d’aide s’accroît. Les associations accueillent des personnes aux profils de plus en plus variés : des étudiants, des salariés… Cette inflation conduit aussi à des privations. L’an dernier, 16% des personnes interrogées dans une étude du Credoc déclaraient ne pas assez manger.

Avant même ce retour de l’inflation, avant même la pandémie, le taux de pauvreté en France ne reculait pas. En 2019, il était de 14,6%, selon l’Insee, qui comptabilisait 9,2 millions de personnes sous le seuil de pauvreté monétaire, avec moins de 1 102 euros par mois. Les familles monoparentales font parties des plus touchées avec un taux de pauvreté de 32,8%. L’ascenseur social est bloqué : selon l’OCDE, pour qu’un enfant issu d’une famille modeste arrive au niveau du revenu moyen, il faut six générations.

Pour y remédier, les politiques publiques échouent. La stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, lancée en 2018, a eu des résultats «limités», a pointé l’organisme France Stratégie, placé auprès de la Première ministre. Les taux de non-recours aux prestations sociales restent, quand ils sont connus, très élevés. Une personne sur trois qui aurait ainsi le droit au revenu de solidarité active ne le demande pas. Si l’exécutif a promis une «solidarité à la source» pour limiter ce non-recours, il s’est jeté, au nom de la poursuite du plein-emploi, dans une cascade de réformes pénalisant les plus précaires. Durcissement des règles d’indemnisation des chômeurs. Versement du RSA sous conditions. Réforme des retraites amplifiant les inégalités de la vie active.

Que faire pour lutter contre la pauvreté ? Pour ne pas seulement la gérer mais permettre aux gens d’en sortir ? Comment repenser la redistribution afin de réduire les inégalités ? Viendront discuter de ces sujets au cœur de la pensée de gauche, Lucas Chancel, codirecteur du laboratoire sur les inégalités mondiales à l’Ecole d’économie de Paris, Claire Hédon, ancienne présidente du mouvement ATD Quart-Monde devenue défenseuse des droits. Et deux anciens ministres : l’une issue de la gauche écologiste, désormais directrice générale d’Oxfam, Cécile Duflot et l’autre, issu de la droite, Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France.

Anne-Sophie Lechevallier

Pour une société féministe, on se lève toutes et tous

11 h 30 à l’amphi Descartes


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© Fournis par Liberation

Elle s’est levée et s’est cassée deux fois en trois ans. En 2020, l’actrice Adèle Haenel désertait les Césars qui célébraient Roman Polanski accusé de viols et d’agressions sexuelles, moment immortalisé par Virginie Despentes dans une tribune devenue mythique et publiée par Libé, «On se lève et on se casse». Début mai, à la veille du festival de Cannes, elle annonce qu’elle quitte le cinéma, pour ne plus vivre «la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels» et sa collaboration à «l’ordre mortifère écocide raciste du monde».

Toutes et tous, nous nous levons pour une société féministe. Oui mais laquelle ? Faut-il attendre trois cents ans que l’égalité advienne, selon l’estimation de l’ONU, ou bien s’engager plus efficacement ? Un geste féministe ne laisse jamais indifférent, il fait débat, pousse à la réflexion, clive aussi. Faut-il rompre façon Adèle Haenel ou continuer à applaudir au Festival de Cannes Johnny Depp accusé de violences contre son ex-femme Amber Heard, et à peine sorti d’une procédure en justice marquée par la violence et la misogynie ? Autour de la table le 31 mai à la Sorbonne, quatre sensibilités sont invitées par Libération pour discuter d’un avenir radieux pour toutes et tous. Canal historique du féminisme, la députée LFI-Nupes Clémentine Autain a toujours lié, fait remarquable en politique, son travail d’élue nationale à un engagement sans faille pour l’égalité entre les sexes. Comment atteindre ce nirvana ? Par la joie, avance librement, la poétesse Kiyémis. Voix de l’afroféminisme, autrice d’A nos humanités révoltées (Métagraphes, 2018), Kiyémis s’attache à aborder ce que l’on cache le plus souvent : la place des femmes noires et leur représentation dans la société, la violence infligée à leurs corps. Ministre d’Emmanuel Macron, Isabelle Rome a la délicate mission de défendre «un féminisme pluriel» entre Marlène Schiappa posant dans Playboy et Gérald Darmanin accusé de viols et violences sexuelles. L’historien Ivan Jablonka sera l’«homme féministe» du débat. Publié en 2019, son livre Des hommes justes, du patriarcat aux nouvelles masculinités (Seuil) avait été salué par la presse mais critiqué par certaines féministes. Comment faire advenir une société plus juste ? On n’a toujours pas trouvé la solution.

Cécile Daumas

La démocratie à bout de souffle

15 h 30 à l’amphi Descartes


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© Fournis par Liberation

Certains n’ont pas attendu la crise démocratique actuelle pour juger la Ve République au bout du rouleau. «A bas la mauvaise République !» a lancé Jean-Luc Mélenchon le 1er Mai, une saillie déformée qui a fait polémique. Hyperprésidence d’un chef de l’Etat qui ne rend de comptes à personne au fil de son mandat ; parlementarisme atrophié depuis l’inversion du calendrier électoral au profit de la présidentielle et souvent entravé par un exécutif qui ne manque pas d’outils constitutionnels pour passer en force ; rupture de confiance croissante entre les Français et leurs élus ; manque d’association à la décision publique de citoyens en demande de co-élaboration, etc. Les maux de notre démocratie ne manquent pas et la présidence Macron semble les exacerber.

Le diagnostic alarmant est largement partagé, mais le cocktail de médicaments à administrer fait débat. Plus de démocratie horizontale ou plus d’autorité verticale ? Les sondages laissent entrevoir ces deux aspirations contradictoires et a priori incompatibles. Les insoumis défendent de longue date la bascule dans une VIe République qui prendrait appui sur les travaux d’une Constituante. La députée LFI Raquel Garrido, qui anime un groupe de travail sur le sujet au sein de la Nupes, est une défenseuse acharnée de cette grande remise à plat. Convaincra-t-elle Sacha Houlié, député Renaissance et président de la commission des lois de l’Assemblée ? On en doute, même si la question d’une réforme de nos institutions vieillies, usées et fatiguées agite aussi la majorité, mais dans le cadre de la Ve République, gage de «stabilité» comme ont coutume de souligner ses défenseurs.

Les Conventions citoyennes s’inscrivent dans cette timide prise de conscience. Quant à la défense d’une démocratie plus directe, contournant le Parlement à coups de référendums dans une démarche plus ou moins césariste, elle gagne aussi du terrain un peu partout sur l’échiquier politique. Le prof de sciences politiques Loïc Blondiaux, l’un des meilleurs spécialistes de la délibération citoyenne, contribuera à ce débat sur le nécessaire renouveau démocratique, tout comme la porte-parole du PS Chloé Ridel, qui a fondé en 2018 l’association «Mieux voter». Une autre République est possible : oui, mais laquelle ?

Jonathan Bouchet-Petersen

Urgence écologique, climat électrique pour la croissance

11h30 à l’amphi Richelieu


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© Fournis par Liberation

«On ne prend plus à la nature davantage que ce qu’elle peut reconstituer.» C’est ainsi que Jean-Luc Mélenchon présentait dans nos colonnes, en pleine campagne présidentielle, la «règle verte» qu’il espérait appliquer s’il emportait les suffrages. Voilà qui semble tout à fait logique. Mais l’idée se heurte à un écueil : si nous l’appliquions aujourd’hui en France, nous ne pourrions plus rien faire à partir du 5 mai. C’était en effet, cette année, notre jour du dépassement : si chaque terrien consommait comme nous, c’est à cette date printanière que nous aurions épuisé toutes les ressources naturelles que la Terre produit chaque année.

La marche est donc haute pour opérer notre transition écologique. Trop peut-être pour les Gaulois réfractaires ? En tout cas, la décroissance est parfois vue, à tort ou à raison, comme un épouvantail qui pourrait menacer encore un peu plus les emplois, le pouvoir d’achat ou le niveau de vie. Mais un sondage Odoxa réalisé en 2020 pour le Medef invite à la nuance. Il posait aux personnes enquêtées cette longue question : «Selon certains, la croissance économique et l’augmentation des richesses apportent plus de nuisances que de bienfaits à l’humanité. Selon eux, il faudrait donc réduire la production de biens et de services pour préserver l’environnement et le bien-être de l’humanité. Vous personnellement êtes-vous plutôt favorable ou plutôt opposé à ce concept que l’on appelle “la décroissance” ?» Au global, on compte 67% d’avis favorables. Du point de vue politique, le plus faible score – celui des sympathisants RN – n’est pas ridicule, puisqu’il atteint 56%… De quoi inspirer de nouvelles perspectives au ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, qui parle de la Nupes comme du «bloc de la décroissance» (et ce n’est pas un compliment) ?

Reste bien sûr à s’entendre sur le contenu précis de ce terme qui a déjà donné lieu à plusieurs déclinaisons, de la post-croissance à l’altercroissance. Et la croissance verte, en fait-elle partie ? Discuter de ces termes, c’est choisir ce qui se passe sur le terrain. Diminuer l’énergie consommée ou tout miser sur des énergies décarbonées (et lesquelles ?), concentrer l’effort de sobriété sur les plus riches ou répartir les efforts à égalité, construire des logements neufs peu énergivores ou miser sur la rénovation des bâtiments pour économiser le béton… De ces alternatives dépend l’amorce d’un projet écologique de gauche, qui réponde à la fois aux problèmes de fin du mois et de fin du monde.

Thibaut Sardier

Travail, le labeur de vivre

15 heures à l’amphi Richelieu


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© Fournis par Liberation

«Valeur travail», «droit à la paresse»… Trop souvent, le débat sur le travail tourne autour de formules qui cristallisent des oppositions fondées sur des malentendus difficiles à lever. Loin d’éclaircir ces discussions, le débat public impliquant aussi bien les responsables politiques que médiatiques contribue plus qu’à son tour à les embrouiller. C’est ainsi qu’on confond le travail – le fait de réaliser une activité – et l’emploi, qui est la rémunération de cette activité. Que l’on adopte des réformes de l’assurance chômage présupposant que des allocations trop généreuses «découragent» ceux qui sont privés d’emploi d’en reprendre un, sans se pencher sur la qualité des emplois proposés. Ou enfin que l’on feint de s’interroger, à intervalles réguliers, sur une supposée «fainéantise» des Français.

Or, le mouvement social massif contre la réforme des retraites, qui a marqué le début d’année, a été l’occasion pour nombre de travailleurs et travailleuses d’inviter les dirigeants politiques à questionner, pour de vrai et pour de bon, le rapport au travail. Ils étaient nombreux dans les cortèges et sur les piquets de grève à dire aimer leur métier, mais à ne pas se voir l’exercer jusqu’à 60, 62 ou pire encore 64 ans. La faute à des rémunérations qui stagnent quand l’inflation s’envole, mais aussi à des conditions physiques et mentales qui se dégradent année après année, sous la multiplication d’injonctions managériales parfois déconnectées de la réalité du terrain. Certains, notamment chez une partie des jeunes où un chamboulement était déjà enclenché, ont pris conscience de ce malaise intime durant la crise sanitaire, et se sont questionnés : suis-je censé travailler pour vivre, ou vivre pour travailler ?

Pour tenter de reposer les enjeux du débat dans des termes clairs, Libération a sollicité deux chercheurs, un syndicaliste et une élue politique : la sociologue Dominique Méda, qui étudie les conditions de travail et défend une nouvelle réduction du temps de travail ; le sociologue et économiste Bernard Friot, qui plaide pour un «salaire à vie» dégageant les travailleurs de l’obligation de se soumettre à un patron pour survivre ; le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui vient de publier un essai «sur la France au travail», et la députée EE-LV Sandrine Rousseau, qui a ravivé les débats à gauche l’automne dernier en critiquant le communiste Fabien Roussel, qui s’en prenait à la «gauche des allocations et des minima sociaux».

Frantz Durupt

La radicalité pour changer la vie ?

16h30 à l’amphi Richelieu


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© Fournis par Liberation

La dernière fois que ces quatre-là étaient ensemble, ce n’était pas plus tard qu’il y a une semaine. Unis dans un même cortège en «soutien au maire de Saint-Brevin», derrière une banderole tricolore pour alerter sur «la République en danger». La fois d’avant où l’insoumis Manuel Bompard, le socialiste Olivier Faure, l’écologiste Marine Tondelier et le communiste Fabien Roussel étaient ensemble pour parler de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), c’était le 2 mai. Pas d’image. Pas de son. Même pas une indication sur la fête d’anniversaire de cette union de la gauche, la troisième du genre sous la Ve République, qui aura pourtant permis, malgré une élimination dès le premier tour – la deuxième consécutive – de ce camp dans une présidentielle, de faire entrer plus de 150 députés à l’Assemblée quand ils n’étaient qu’une soixantaine dans la mandature précédente. Une famille unie-désunie qui ne peut se séparer sous peine de laisser l’extrême droite s’installer davantage et le macronisme et ses successeurs tenter incarner d’un «barrage» qui a cédé aux législatives de 2022 dans 90 circonscriptions.

Si ces quatre-là n’ont pas voulu s’afficher publiquement pour fêter la première bougie de la Nupes, Libération réussit à les faire monter sur la scène de l’amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne pour ses 50 ans. En cadeau : une heure et demie d’échanges sur cette «radicalité» nécessaires pour «changer la vie» des Français en ces temps de crises climatique, économique, sociale et politique. Quatre familles différentes qui commencent à utiliser le même vocabulaire. Mais pas la même grammaire. Les insoumis poussent toujours pour maintenir cette unité aux élections européennes de 2024 en présentant une liste «Nupes» menée par les écolos. Les autres n’en veulent pas. Socialistes et écologistes sont-ils pour revoir le programme commun issu des législatives – donc de la présidentielle de Jean-Luc Mélenchon – de 2022 ? Pas les insoumis. Faut-il un candidat commun à la présidentielle ? Au PS et à EE-LV on répond oui. Au PCF, on se tait et à LFI on répond «l’union, oui, à condition de garder un programme de rupture». Ce que veulent amoindrir les socialistes et une partie des écologistes. Le chemin à parcourir pour cette gauche est encore très loin pour espérer arriver au pouvoir en 2027. Mais au moins ces quatre-là se parlent. Et c’est précieux.

Lilian Alemagna

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