De Berlin 1936 à Paris 2024, la longue histoire du relais de la flamme olympique

, De Berlin 1936 à Paris 2024, la longue histoire du relais de la flamme olympique

Le parcours du relais de la flamme olympique a été présenté vendredi à la Sorbonne à Paris. Retour sur l’histoire de cette tradition appréciée du public.

Vendredi, sous le soleil de Paris, l’émulation était à son comble rue des Ecoles. Circulation fermée, agents de police, grosses voitures… les touristes de ce quartier animé de la capitale se demandaient bien ce qui se préparait en cette fin de matinée. La réponse était à trouver du côté des quelques affiches installées sur les barrières de sécurité : la Sorbonne accueillait la grande conférence de presse de présentation du relais de la flamme olympique.

Publicité

Ce lieu n’a pas été choisi au hasard puisque c’est ici, le 23 juin 1894, que le baron Pierre de Coubertin a fait renaître les Jeux tels qu’on les connaît aujourd’hui. « Il a eu l’audace d’avoir un rêve », lance Tony Estanguet sur scène. Le patron du comité d’organisation de Paris 2024 n’a rien laissé transparaître des scandales qui entourent son équipe. Etienne Thobois et Edouard Donnelly, deux hauts responsables du Comité d’organisation des JO-2024 (Cojo) à Paris, ont été perquisitionnés mardi dans le cadre d’une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF).

La suite après cette publicité
Tony Estanguet, vendredi 23 juin, rend hommage au baron Pierre de Coubertin lors d'une conférence de presse présentant le parcours du relais de la flamme olympique de Paris 2024.

Tony Estanguet, vendredi 23 juin, rend hommage au baron Pierre de Coubertin lors d’une conférence de presse présentant le parcours du relais de la flamme olympique de Paris 2024. © Clémentine Rebillat

Devant les invités présents dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, l’heure n’était pas aux explications mais bien aux annonces. Le sujet du jour était le parcours de la flamme olympique. « Innover et casser les codes, ça nous parle. Mais la tradition a du bon », commente Tony Estanguet. « Le relais de la flamme occupe une place très importante. Il touche le plus grand nombre sur tout le territoire. Notre rôle est de lui donner corps et vie ».

La suite après cette publicité

Le premier relais, lancé en 1936

C’est en 1936 que le tout premier relais de la flamme est organisé. Deux ans plus tôt, le Comité International Olympique donne son feu vert à l’idée de transporter la flamme depuis la Grèce, sa terre de naissance, jusqu’à Berlin, où doivent se tenir les Jeux. Le 29 juillet 1936, depuis Olympie, la torche est donc allumée à l’aide d’un miroir parabolique permettant de refléter le soleil. En présence de Pierre de Coubertin, le jeune coureur Konstantin Kondylis devient le tout premier relayeur de l’histoire des JO.

Konstantin Kondylis, premier relayeur de la flamme olympique, au départ d'Olympie dans le cadre du relais des Jeux de Berlin 1936.

Konstantin Kondylis, premier relayeur de la flamme olympique, au départ d’Olympie dans le cadre du relais des Jeux de Berlin 1936. ullstein bild via Getty Images / © Contributor

Comme le veut la tradition, c’est à nouveau depuis Olympie que le départ sera donné, le 16 avril 2024. « La flamme est un héritage sacré pour nous », explique Spyros Capralos, président du Comité olympique grec vendredi. « Toutes éditions des Jeux confondues, seuls les trois premiers relais organisés pour les Jeux Olympiques d’hiver n’ont pas débuté à Olympie : Oslo 1952, Cortina d’Ampezzo 1956 et Squaw Valley 1960 », indique le CIO sur son site Internet.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

400 villes et de nombreux lieux historiques

Pour Paris 2024, la flamme passera bel et bien par la Grèce, avant de rejoindre Marseille d’où sera donné le top départ de son trajet français, depuis le Belem. Durant 68 jours, la flamme traversera 400 villes, des lieux d’exception, des musées, des sites gastronomiques, et partira même en mer pour traverser l’Atlantique à bord du Maxi Banque Populaire XI mené par le skippeur Armel Le Cléac’h et son équipe, de Brest jusqu’à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) puis Fort-de-France (Martinique).

Utiliser des moyens de transport originaux ne remonte pas à hier. D’ordinaire transportée à pied, il a parfois fallu que la flamme s’adapte à différents terrains : gondole, traîneau à chien, tracteur et même à dos de chameau, elle a tout connu à travers les époques. C’est ainsi lors du relais des Jeux à Helsinki en 1952 qu’elle effectue son premier trajet en avion, reliant Athènes à Aalborg.

Des jeunes filles grecques, vêtues de costumes grecs anciens appropriés, allument la torche olympique à Olympie, avant les Jeux de Helsinki, en 1952.

Des jeunes filles grecques, vêtues de costumes grecs anciens appropriés, allument la torche olympique à Olympie, avant les Jeux de Helsinki, en 1952. Bettmann Archive/Getty Image / © Contributor

Parmi les autres éléments marquants de ces relais olympiques, les amateurs de sport se souviendront de l’immense émotion provoquée par Cathy Freeman, Australienne aborigène chargée d’allumer la vasque à Sydney. À Londres, en 2012, ce sont de jeunes athlètes, âgés de 16 à 19 ans, qui ont la lourde tâche d’éclairer le chaudron à l’issue d’une cérémonie spectaculaire.

Cathy Freeman à la cérémonie d'ouverture des JO de Sydney, allume la vasque en 2000.

Cathy Freeman à la cérémonie d’ouverture des JO de Sydney, allume la vasque en 2000. AP/SIPA / © Victoria Arocho

Lorsque les JO ont reposé leurs bagages à Athènes en 2004, les organisateurs souhaitent de leur côté marquer le coup en organisant un relais global. Pour la première fois, la flamme traverse toutes les villes ayant reçu les compétitions depuis 1896. Paris, Londres, Helsinki, Melbourne, Stockholm, Rome, Montréal, Tokyo, Sydney… elle parcourt le monde avant son arrivée à Héraklion en Crète.

10 000 relayeurs et des ambassadeurs de choix

Les relais de la flamme se concluent traditionnellement par l’allumage de la vasque olympique, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux. Pour le moment, Paris n’a pas révélé ses ultimes secrets. Seule information connue sur cet évènement, le choix du designer Mathieu Lehanneur chargé de dessiner les torches et la vasque des Jeux olympiques et paralympiques.

En attendant d’arriver à Paris, la flamme pourra compter sur 10 000 relayeurs qui seront bientôt choisis parmi de nombreux anonymes autorisés à déposer leur candidature. Ils seront menés par quatre leaders sportifs : Laure et Florent Manaudou, Mona Francis et Dimitri Pavadé, mobilisés pour les Jeux Olympiques et Paralympiques.

Jamel Debbouze, Marine Lorphelin, Thomas Pesquet présents le vendredi 23 juin à la conférence de presse du relais de la flamme olympique.

Jamel Debbouze, Marine Lorphelin, Thomas Pesquet présents le vendredi 23 juin à la conférence de presse du relais de la flamme olympique. © Clémentine Rebillat

À leurs côtés se trouveront quatre ambassadeurs : Jamel Debbouze, Marine Lorphelin, Thierry Marx et Thomas Pesquet. « En mission dans l’espace c’est super on partage des choses mais on est très loin et très seul. Il n’y a pas la passion qu’il y a dans le sport. Je suis content de faire quelque chose de collectif », déclare ce dernier. « Je veux remercier tous les organisateurs aujourd’hui sans qui je ne serais jamais rentré à la Sorbonne. C’est un très grand honneur de représenter la France qui est le plus beau pays du monde », enchaîne Jamel Debbouze avec humour.

Pour Anne Hidalgo, présente ce vendredi à La Sorbonne, il s’agit, avec ce parcours qui prévoit une surprise le 14 juillet 2024 à Paris, de « mettre en scène le récit national ». Le rendez-vous est pris.

Cette chronique est reproduite du mieux possible. Si vous désirez apporter des explications sur le sujet « Anciens et étudiant de Panthéon-Sorbonne », vous avez la possibilité de d’échanger avec notre rédaction. Notre plateforme sorbonne-post-scriptum.com vous conseille de lire cet article autour du thème « Anciens et étudiant de Panthéon-Sorbonne ». La fonction de sorbonne-post-scriptum.com est de rassembler sur le web des données sur le sujet de Anciens et étudiant de Panthéon-Sorbonne et les diffuser en répondant du mieux possible aux interrogations des gens. En consultant régulièrement nos pages de blog vous serez au courant des prochaines publications.