Eleni Diamanti, l’accélératrice du quantique

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Eleni Diamanti, à Paris, en 2022. Eleni Diamanti, à Paris, en 2022.

Spécialiste de physique quantique, Eleni Diamanti, 46 ans, a plusieurs casquettes. Pour un peu, on dirait même qu’elle réussit, comme des particules, à être à deux endroits à la fois. Directrice de recherche au CNRS, elle donne aussi des cours à Sorbonne Université, où est son laboratoire. La physicienne fait de la recherche pour elle, et s’implique pour les autres, coordonnant le Paris Centre for Quantum Technologies, un consortium autour des futures applications de la mécanique quantique, entre le CNRS, l’Inria et les universités Paris Cité, Paris Sciences & Lettres (PSL) et Sorbonne.

L’ingénieure d’origine grecque, française depuis 2020, a aussi cofondé en 2022 une start-up, Welinq, qui fabrique des mémoires quantiques, des nuages d’atomes piégeant une information avant de la renvoyer, pour servir de relais pour des communications longue distance, ou de ponts entre des processeurs de calcul. Et elle est impliquée dans plusieurs projets européens, en plus d’avoir une bourse de l’Union européenne. Tout ça en rentrant à la maison pas trop tard le soir pour être avec son mari, chercheur en économie à Sciences Po, et leurs trois enfants. « Elle est enthousiaste du matin au soir, motivée par la connaissance et le développement des applications. C’est l’une des grandes expertes en communication et cryptographie quantiques, forte en science et en technologie. Elle est solaire », lâche Sébastien Tanzilli, directeur de recherche CNRS à l’Institut de physique de Nice et responsable d’un programme national de recherche sur la quantique.

Partons de son état fondamental, comme on dirait dans ce domaine.

Eleni Diamanti grandit en Grèce dans une famille d’enseignants en physique. L’astronomie la passionne, sans aller jusqu’à coller son œil à un télescope. Elle apprend l’anglais et le français avant le collège. Sa mère la verrait bien médecin, mais au lycée elle préfère les maths et la physique. Ce qui la conduit à présenter le concours d’entrée à la National Technical University d’Athènes, où elle est reçue première, ce qui lui vaut un passage à la télé.

Des séjours de « retraite » avec son équipe

A la fac, elle « rencontre » la physique quantique, mais apprécie aussi la robotique et l’optique pour leur côté « appliqué ». Après cinq ans, une thèse lui tend les bras. « J’aime les études et apprendre de nouvelles choses. J’ai toujours voulu faire une thèse et être chercheuse. »

Départ en 2000 pour les Etats-Unis, passage quasi obligé pour se perfectionner. De l’état fondamental, elle passe à un état plus excité, dirait-on. A Stanford, elle ne chôme pas : vingt-six articles en six ans, sous la direction de Yoshihisa Yamamoto, professeur de physique appliquée et de génie électrique. « Au début, il m’a “testée” en me proposant d’étudier la possibilité de faire des calculs quantiques avec des photons, se souvient la débutante d’alors. J’ai démontré que ce n’était pas possible avec les technologies de l’époque, mais aujourd’hui des start-up se positionnent sur ce créneau. »

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