La discrimination capilaire en milieu professionnelle bientôt en vigueur

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Une proposition de loi sera examinée le 28 mars, à l’Assemblée nationale pour sanctionner la discrimination capillaire en milieu professionnel. C’est sérieux ?

Une proposition de loi déposée par le député de Guadeloupe Oliver Serva, groupe Liot, qui vise réprimer pénalement les distinctions fondée sur “la texture, la couleur, la longueur ou le style capillaire d’un individu”.

Je suis allée lire l’exposé des motifs de la loi, je les ai trouvés totalement tiré par les cheveux…  Premier paragraphe : “ les discriminations liées au style et à la texture capillaires sont des problématiques largement traitées aux États‑Unis et au Royaume‑Uni”.

La tentative d’importation artificielle d’une problématique venue d’outre-Atlantique.

Effectivement, la tentative législative repose sur des exemples américains. Une étude menée par la marque de produits d’hygiène Dove aux États‑Unis selon laquelle les deux tiers des femmes afro‑descendantes changent de coiffure avant un entretien d’embauche, leurs cheveux afro pouvant être perçus comme “non professionnels”. Autre exemple cité celui de Michelle Obama, expliquant dans une émission de télé qu’elle s’était sentie obligée de se lisser les cheveux à la Maison blanche

Enfin troisième point pour appuyer la démonstration : une étude britannique de 2009 montrait qu’une femme blonde sur trois se teignait en brun pour « avoir l’air plus intelligente » au travail. Là, on est à un cheveu du ridicule dans la démonstration victimaire.

Pourquoi vouloir importer ce débat en France ? Il y a une réalité de la discrimination capillaire ?

Le texte cite un sociologue de l’Observatoire des discriminations à la Sorbonne. Selon lui, nos cheveux peuvent influer positivement ou négativement sur les évolutions de carrière. Problème : on n’a absolument aucune étude d’aucune sorte pour corroborer cette affirmation. Et bon courage pour prouver que vos cheveux roux, crépus, ou votre crâne chauve vous ont coûté votre poste.

Les auteurs proposition de loi ont bien trouvé UN exemple français récent de discrimination capillaire. Celui d’un steward d’Air France qui s’était vu reprocher ses tresses en 2012. Ce qui a été reconnu comme une discrimination par la cour de cassation en 2022, mais pour une différence de traitement entre les hommes et les femmes. Et qui aurait pu l’être pour une discrimination liée à l’apparence physique. Un non-sujet, donc.

Cette discrimination capillaire ne justifie pas une loi.

Non : en France, la loi interdit déjà 25 motifs de discriminations : âge, sexe, état de santé, accent… l’un concerne spécifiquement l’apparence physique ce qui inclut, la coiffure. Vouloir inscrire dans la loi des choses improuvables, qui, dans le pire des cas, sont déjà sanctionnables, à quoi ça sert ? Au moment ou on essaie de sortir d’une inflation normative délirante, ce besoin de couper les cheveux en quatre ne tombe pas pile-poil.

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