« Le PUI vient renforcer la chaîne de l’innovation de Sorbonne université » (Lucas Ravaux et Élisabeth Angel-Perez)

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« Le PUI catalyse le transfert de technologie vers la société et s’inscrit dans un projet plus large que porte avec force Sorbonne université : celui de remettre la science au cœur de la société », déclare Élisabeth Angel-Perez, VP recherche de l’établissement. Elle s’exprime dans le cadre d’une interview conjointe à AEF info avec Lucas Ravaux, coordinateur du PUI ASU, en septembre 2023. « Le PUI nous apporte une grande légitimité en interne mais aussi à l’extérieur, vis-à-vis de l’État et des partenaires socio-économiques », constate-t-il. Gouvernance, recrutement, communication, les coordinateurs du PUI reviennent sur les enjeux qui les attendent dans les semaines à venir. « L’idée est d’accroître la visibilité pour les chercheurs qui portent une recherche innovante et de leur faciliter la vie » et de « dédramatiser la complexité supposée des dispositifs d’accompagnement », résume Élisabeth Angel-Perez.

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Lucas Ravaux, coordinateur du PUI ASU et Elisabeth Angel-Perez, vice-présidente recherche et innovation de Sorbonne université. Droits réservés – DR

AEF info : Après avoir été désigné pilote en novembre 2021, le PUI de l’alliance Sorbonne université a été confirmé en juillet 2023. En quoi ce nouvel outil est-il structurant pour votre université ?

Élisabeth Angel-Perez : Le PUI ASU nous positionne comme chef de file de l’innovation, en coordination avec de nombreux acteurs comme l’AP-HP, les organismes nationaux de recherche et tous les établissements partenaires, ce qui nous confère une légitimité extrêmement importante. Le PUI vient renforcer une chaîne de l’innovation, déjà très en place depuis des années, avec les directions de la valorisation et de la recherche et innovation, le Pepite, la Satt Lutech ou encore l’incubateur Agoranov ainsi que les unités de service comme Summit. Les nombreuses plateformes de Sorbonne université, lieux privilégiés de l’interface entre recherche et entreprises, sont également pionnières en matière de transfert d’expertise vers le monde socio-économique. La phase pilote nous a permis de réaliser un auto-diagnostic essentiel et ainsi d’optimiser les rencontres entre partenaires et de fédérer les dispositifs des uns et des autres afin de les mettre en musique, tout en identifiant les manques.

Nous travaillons en adéquation avec CNRS Innovation, Inserm Transfert, le start-up studio d’Inria etc. Ces dispositifs s’enrichissent mutuellement et nous œuvrons pour renforcer leur complémentarité. Le PUI permet de travailler tous ensemble au sein d’une gouvernance large et diversifiée, c’est un des points très importants. L’idée est d’accroître la visibilité pour les chercheurs qui portent une recherche innovante et de leur faciliter la vie.

Lucas Ravaux : Le PUI nous apporte une grande légitimité en interne mais aussi à l’extérieur, vis-à-vis de l’État et des partenaires socio-économiques. Quand nous échangeons avec des industriels ou des fonds, le fait de disposer d’une structure organisée autour de ce PUI avec l’université identifiée comme cheffe de file, est tout à fait vertueux et demandé par nos interlocuteurs.

En effet, la phase pilote du PUI nous a permis d’avancer sur l’évolution de la gouvernance et de nous mettre autour de la table pour créer et déployer très rapidement de nouveaux dispositifs à destination des acteurs de la communauté.

Le premier outil, My Start-up program, est un dispositif d’accompagnement à l’entrepreneuriat ante-création orienté recherche, qui s’inscrit en complémentarité des dispositifs existants comme Pepite ou les incubateurs. Nous avons constaté qu’il n’existait pas de dispositif pour les chercheurs qui avaient une idée de création, mais parfois avec un niveau de maturité insuffisant.

Le deuxième objet est un dispositif de prématuration, à l’origine uniquement financé sur les fonds idex, dont nous avons augmenté l’enveloppe avec l’argent du PUI et que nous souhaitons étendre à d’autres domaines scientifiques. Nous voulons ouvrir ces dispositifs notamment aux SHS.

« Nous allons recruter 10 ETP rien qu’au sein de Sorbonne université. »

Lucas Ravaux

AEF info : Le recrutement de nouveaux profils est un enjeu important pour les PUI. Quelle est votre stratégie en la matière ?

Lucas Ravaux : Nous avons réorganisé nos activités (PI, partenariats avec les entreprises) pour les tourner et les ouvrir vers le PUI. À titre personnel, mon activité propre est dorénavant en grande partie consacrée à la coordination du PUI et à faire en sorte que l’on avance dans la plus grande cohésion.

La phase 2 du PUI va nous permettre de recruter principalement sur des métiers qui tournent autour de l’aide à la coordination. Le deuxième contingent de recrutements concerne des métiers qui n’existent pas vraiment comme les chargés de veille et de valorisation orientés marché. Nous allons recruter 10 ETP rien qu’au sein de Sorbonne université.

AEF info : Comment se structure le PUI en matière de gouvernance ?

Élisabeth Angel-Perez : Nous impliquons largement les établissements partenaires de l’Alliance Sorbonne université (UTC, Insead, MNHN, etc.) ainsi que les ONR. Un comité de pilotage réunit tous les acteurs et permet d’identifier les actions et de définir les grandes orientations et stratégies. Il se décline ensuite en comités de suivis :

  • un comité de valorisation réunit une fois par mois les acteurs qui interviennent dans les dispositifs d’accompagnement avec Agoranov, la Satt, Inria, CNRS Innovation etc. ;
  • un comité de sensibilisation et d’accompagnement à l’entrepreneuriat ;
  • un comité de suivi de Paris Parc qui doit penser l’organisation et les missions de ce futur lieu qui concrétise la cohérence du PUI.

AEF info : Vous faites référence au projet Paris Parc, qui doit « sortir de terre » fin 2024. Comment va-t-il s’articuler avec les ambitions du PUI ?

Élisabeth Angel-Perez : Paris Parc vient matérialiser la cohérence de l’écosystème que le PUI permet de consolider. Les principaux acteurs du PUI dans Paris Parc y trouveront leur place.

L’idée derrière Paris Parc, mini-écosystème de 15 000 m2, est également de matérialiser, dans le domaine de l’innovation, un des axes stratégiques de l’université qui consiste à créer davantage de porosité entre la science et la société. La Covid a porté atteinte au discours scientifique… Or, si la recherche peut avoir un impact vertueux et structurant sur la société c’est bien parce qu’on lui fait confiance. Ainsi, le PUI, qui catalyse le transfert de technologie et d’expertise vers la société, s’inscrit dans un projet plus large que porte avec force Sorbonne Université et qui est de remettre la science au cœur de la société.

Lucas Ravaux : Il est absolument essentiel que Paris Parc soit également une vitrine qui s’inscrive dans cette stratégie d’interface avec la société.

« Notre budget a été à peine amputé : nous avions demandé 10 M€, nous avons obtenu 9 M€, ce qui prouve que la quasi-entièreté de nos actions a remporté l’adhésion du jury. »

Élisabeth Angel-Perez.

AEF info : Le comité de suivi des PUI a formulé des recommandations aux différents porteurs sur leur feuille de route. Quel a été le retour concernant votre projet ?

Élisabeth Angel-Perez : Nous nous réjouissons d’avoir eu une notification rapide et il faut le souligner. Notre budget a été à peine amputé : nous avions demandé 10 M€, nous avons obtenu 9 M€, ce qui prouve que la quasi-entièreté de nos actions a remporté l’adhésion du jury. Je tiens également à saluer le travail du comité de suivi des PUI et je me réjouis qu’il poursuive sa mission à nos côtés. Nous sentons une réelle bienveillance dans l’accompagnement, gage de grande confiance. Il est néanmoins pour nous important de conserver une certaine flexibilité dans le suivi du projet. Ce qui reste à améliorer dans notre feuille de route concerne peut-être notre système d’information. Nous interagissons avec les autres PUI d’Udice notamment autour de la mise en place éventuelle d’un système d’information commun, mais aussi de la communication.

Un des chantiers urgents de notre PUI concerne de fait le déploiement d’une communication agile auprès de la communauté. Nous pouvons déployer toutes les actions que l’on veut, si elles ne sont pas connues cela ne sert à rien… En outre, il s’agit aussi de dédramatiser la complexité supposée des différents dispositifs d’accompagnement.

Lucas Ravaux : Notre feuille de route a été validée dans sa quasi-intégralité. Au niveau des financements, nous allons obtenir 40 % tout de suite, 40 % à deux ans et 20 % à la fin des quatre ans du PUI. Le plus urgent, si j’ose dire, est désormais la mise en place d’actions nouvelles par rapport à la période pilote. Cela va nécessiter la mobilisation de ressources internes. Nous allons mettre en place des groupes de travail pour développer de nouveaux modèles de valorisation avec tous les acteurs du PUI. L’idée est d’aller auditer la communauté de chercheurs pour proposer, dès 2024, ces nouveaux modèles.

AEF info : Vous évoquiez précédemment les SHS. De quelle manière le PUI peut-il adresser cet enjeu ?

Élisabeth Angel-Perez : Cette ouverture vers des champs disciplinaires de recherche moins naturellement tournés vers le transfert repose sur des points d’entrée déjà affirmés. Le Celsa, école interne de Sorbonne université, développe un grand nombre de start-up afférentes à la culture. Nous sommes également bien positionnés sur la musique notamment avec le Collegium Musicae, institut interdisciplinaire ou encore avec une unité de recherche à l’Ircam, STMS.

Nous devons aider à la promotion de l’innovation et faire preuve d’inventivité. C’est pourquoi la restructuration de la direction de la valorisation de la recherche et les recrutements, rendus possibles par le PUI, permettent aussi de dégager des forces vives pour s’intéresser à ces domaines disciplinaires à la richesse incroyable dans lesquels nous pouvons être largement force de proposition.

Cette chronique est reproduite du mieux possible. Si vous désirez apporter des explications sur le sujet « Anciens et étudiant de Panthéon-Sorbonne », vous avez la possibilité de d’échanger avec notre rédaction. Notre plateforme sorbonne-post-scriptum.com vous conseille de lire cet article autour du thème « Anciens et étudiant de Panthéon-Sorbonne ». La fonction de sorbonne-post-scriptum.com est de rassembler sur le web des données sur le sujet de Anciens et étudiant de Panthéon-Sorbonne et les diffuser en répondant du mieux possible aux interrogations des gens. En consultant régulièrement nos pages de blog vous serez au courant des prochaines publications.