Yoann Lavabre a pris la tête du Glob Théâtre à Bordeaux : « Notre vocation est de travailler avec les artistes de la région

, Yoann Lavabre a pris la tête du Glob Théâtre à Bordeaux : « Notre vocation est de travailler avec les artistes de la région

Il a été désigné en juin dernier, mais n’est arrivé qu’en septembre. Et si la programmation actuelle du Glob, qui accueillera bientôt le festival Trente-trente, ne lui doit pas grand-chose, il a tout de même beaucoup à faire, dans ce théâtre emblématique qui doit retrouver activité et visibilité après un long demi-sommeil, dû au Covid et à deux ans de travaux.

Yoann Lavabre, 50 ans, affiche un double parcours. Des études théâtrales à la Sorbonne, un master en gestion des institutions culturelles. En parallèle, il s’est formé…

Il a été désigné en juin dernier, mais n’est arrivé qu’en septembre. Et si la programmation actuelle du Glob, qui accueillera bientôt le festival Trente-trente, ne lui doit pas grand-chose, il a tout de même beaucoup à faire, dans ce théâtre emblématique qui doit retrouver activité et visibilité après un long demi-sommeil, dû au Covid et à deux ans de travaux.

Yoann Lavabre, 50 ans, affiche un double parcours. Des études théâtrales à la Sorbonne, un master en gestion des institutions culturelles. En parallèle, il s’est formé à la scène, la danse, la musique, à la troupe, « mais jamais jusqu’à un niveau pro ». Il a longtemps écrit, des poèmes puis des pièces. « Un théâtre politique, au sens large du terme. » « Jusque dans les chiottes », création d’après la prise d’otage d’un théâtre de Moscou par un commando tchétchène, lui a valu quelques prix et un succès d’estime. « Mais je ne suis pas au Glob à cause de ça », pointe le directeur, qui d’ailleurs a cessé d’écrire. « J’en ressentais moins le besoin. J’ai eu deux enfants. Je me suis épanoui ailleurs. »

« J’aime bien m’installer dans la durée, aller au bout des choses. »

Ailleurs, c’est d’abord au Théâtre Studio d’Alforville, friche banlieusarde de création contemporaine investie par Christian Benedetti. « Un lieu qui ressemble au Glob. On a travaillé d’arrache-pied. J’étais administrateur, mais je touchais à tout : décor, lumière… » Il y a travaillé neuf ans. Puis trois ans à la tête de la Maison de Conte de Chevilly-Larue, un peu plus loin, avant de prendre en 2010 la direction de La Ferme de Bel Ébat de Guyancourt (92). « Un théâtre en régie pour une Ville qui avait un projet culturel ambitieux.  » Cette fois, il est resté treize ans : « J’aime bien m’installer dans la durée, aller au bout des choses. »

Un vivier de création

Qu’est-ce qui l’a poussé à postuler au Glob ? « J’ai eu envie de renouer avec ce qui m’a attiré dans le théâtre, celui qui parle d’aujourd’hui. » Et aussi qu’on partage. Car le Glob est une société coopérative (Scop), dans laquelle les salariés ont leur mot à dire. « C’est aussi ça qui m’a intéressé. Si on veut passionner les gens, il faut les associer. »

Yoann Lavabre dans les ateliers du Glob, rue Joséphine, théâtre dont il a pris la direction en septembre 2023.
Yoann Lavabre dans les ateliers du Glob, rue Joséphine, théâtre dont il a pris la direction en septembre 2023.

S.L

Vivre dans le Sud Ouest ne pose pas de problème à ce quinqua né à Rabat d’un père coopérant, qui a grandi en Bretagne et étudié à Paris : « Je me sens autant chez moi à Bordeaux qu’ailleurs… »

Devant les tutelles et la Scop, il a défendu son projet « qui part d’une définition simple, puisée chez Shakespeare : le théâtre est un miroir du monde. Il réfléchit, aux deux sens du terme. Tout découle de ça. » Au nom de l’effet miroir, il prône « une programmation paritaire femmes-hommes, et qui rend compte de toutes les diversités. »

Le Glob et son nouveau directeur mettent l’accent sur la création régionale.
Le Glob et son nouveau directeur mettent l’accent sur la création régionale.

Serge Latapy

Mais côté casting, pas question de chercher ailleurs qu’en région. « Le Glob est un théâtre ancré dans un territoire, qui a vocation à faire travailler des artistes du territoire. » D’autant qu’en la matière, les besoins sont criants. « Bordeaux est un vivier de création. On a des acteurs historiques de haut niveau. Pour l’émergence, on a l’Estba, le conservatoire, l’université, et même un cours Florent. Les projets doivent pouvoir être joués ici. »

Depuis son arrivée, il rencontre, avec l’équipe, « toutes les compagnies qui nous sollicitent » Ça donne quoi ? La saison prochaine, le Glob va accompagner, Yacine Sif el Islam, Loreleil Dupé (Cie Koimété) , le collectif Pampa, la compagnie Silex, Soleil Glacé (Limoges), Benjamin Ducros… « On fera aussi bon accueil à Renaud Cojo pour son festival Discotake ». Entre autres.

Matrimoine

Yoann Lavabre, qui veut aussi « ouvrir les lieux, développer le jeune public », annonce trois festivals dans l’année : « cultivons nos singularités », avec des artistes en situation de handicap, « cultivons notre matrimoine », dédié à la redécouverte des autrices et « cultivons notre jardin », en plein air. Côté médiation, il prévoit des actions avec le collectif Bordeaux nord, des ateliers pour personnes handicapées ou en recherche d’emploi, ou la création d’une « classe départ », pour jeunes en décrochage. « On a de quoi faire pour plusieurs années… »

Le théâtre a annoncé trois festivals en 2024.
Le théâtre a annoncé trois festivals en 2024.

S.L

Reste un impondérable. « On a un super bâtiment, une super équipe, mais il manque des moyens pour développer le projet », résume le directeur, qui, même prévenu, reste surpris par l’ampleur de la tâche. Les financements publics du Glob (Ville, État, Région, Département) ont augmenté avec son conventionnement, mais restent en dessous des besoins, surtout dans ce contexte inflationniste. « On discute avec les tutelles. Ce sont des soutiens. Mais on est bloqués au milieu du gué. Pour l’instant, on va chercher l’argent projet par projet. »

Le Glob, scène conventionnée

Labellisée Scène conventionnée d’intérêt national art et création, le Glob a ouvert en février dernier un théâtre rénové par l’architecte Christophe Hutin. Il compte deux salles de 180 et 50 places, des ateliers de fabrication de décor, une dizaine de salariés pour un budget annuel d’environ 800 000 euros.

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