
Le top 100 du classement de Shanghai 2023 compte toujours quatre universités françaises : Paris-Saclay, PSL, Sorbonne Université et Université Paris Cité. L’université de Tours et celle de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines français quittent le classement, tandis que Poitiers réintègre le palmarès.
« Avec 27 établissements classés sur tout le territoire dans le palmarès ARWU 2023, la France confirme sa place au premier plan de la recherche académique », se félicite Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur, après la publication du classement de Shanghai 2023, le 15 août.
Parmi ses 27 institutions classées, la France compte 18 universités dans le top 500. En Europe, seules l’Allemagne (31 établissements) et l’Angleterre (38 établissements) font mieux dans le top 500.
Après un recul de leurs performances en 2022, les établissements français présentent des performances stables, en léger recul : six établissements montent, douze se maintiennent et neuf enregistrent une baisse.
L’université de Poitiers retrouve sa place dans le top 900. Deux universités quittent le classement : l’université de Tours (901-1000 en 2022) et celle de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (601-700 en 2022). À noter que cette dernière, pour le moment associée à Paris-Saclay, intégrera pleinement le regroupement à l’horizon 2025.
Des universités françaises stables dans le top 100 du classement de Shanghai
Le classement de Shanghai classe quatre universités françaises parmi les 100 meilleures mondiales. L’université Paris-Saclay (15e) remonte d’une place, aidée par l’obtention en 2022 du Prix Nobel de physique par Alain Aspect, alumni. PSL Université (41e) et Sorbonne Université (43e) perdent respectivement un et trois rangs. L’université Paris-Cité (69e) gagne neuf places, grâce à une meilleure prise en compte de sa production scientifique.
L’effet des regroupements, mis en place entre 2018 et 2020, paraît se tasser. « On observe une grande stabilité, ce qui correspond à la stabilisation du paysage universitaire français« , commente Daniel Egret, spécialiste des classements à l’université PSL.
Du côté de Paris-Saclay, la présidente Estelle Iacona se réjouit. « Notre université a aujourd’hui prouvé que son modèle était solide, compris et reconnu à l’international. Nos étudiants diplômés peuvent ainsi se prévaloir de cette notoriété nationale et internationale de leur diplôme. »
Le ministère de l’Enseignement supérieur insiste également sur les progrès de l’université de Rennes : son entrée dans le top 500 (deux paliers gagnés) rattrape ainsi la perte de vitesse constatée en 2022. C’était l’objectif fixé à la création de cet établissement public expérimental (EPE), le 1er janvier 2023, qui regroupe Rennes 1 avec cinq autres établissements. De plus, l’université Côte d’Azur (Top 500) et l’ENS de Lyon (Top 300) ont progressé d’un palier.
Les universités françaises dans le classement de Shanghai 2023
Institution |
Rang 2022 |
Rang 2023 |
Evolution 2022-2023 |
Sens de l’évolution |
Université Paris-Saclay |
16 |
15 |
1 |
Monte |
PSL Université |
40 |
41 |
-1 |
Baisse |
Sorbonne Université |
43 |
46 |
-3 |
Baisse |
Université Paris Cité |
78 |
69 |
9 |
Monte |
Université Grenoble Alpes |
101-150 |
101-150 |
0 |
Stagne |
Aix Marseille Université |
101-150 |
151-200 |
Recule d’un palier |
Baisse |
Université de Montpellier |
151-200 |
151-200 |
0 |
Stagne |
Université de Strasbourg |
101-150 |
151-200 |
0 |
Stagne |
Université Lyon I – Claude Bernard |
201-300 |
201-300 |
0 |
Stagne |
ENS Lyon |
301-400 |
201-300 |
Gagne un palier |
Monte |
Université de Bordeaux |
201-300 |
201-300 |
0 |
Stagne |
Université de Lorraine |
201-300 |
201-300 |
0 |
Stagne |
Institut Polytechnique de Paris |
301-400 |
301-400 |
0 |
Stagne |
Université Toulouse III – Paul Sabatier |
201-300 |
301-400 |
Recule d’un palier |
Baisse |
Université de Lille |
301-400 |
301-400 |
0 |
Stagne |
Université de Toulouse 1 Capitole |
301-400 |
301-400 |
0 |
Stagne |
Université Côte d’Azur |
501-600 |
401-500 |
Gagne un palier |
Monte |
Université de Rennes |
601-700 |
401-500 |
Gagne deux paliers |
Monte |
Université Clermont-Auvergne |
501-600 |
601-700 |
Recule d’un palier |
Baisse |
INSA Toulouse |
701-800 |
701-800 |
0 |
Stagne |
Université de Bourgogne |
501-600 |
701-800 |
Recule d’un palier |
Baisse |
Université de Nantes |
601-700 |
701-800 |
Recule d’un palier |
Baisse |
EHESS |
701-800 |
801-900 |
Recule d’un palier |
Baisse |
Université Paris-Est Créteil Val de Marne |
801-900 |
801-900 |
0 |
Stagne |
Université Savoie Mont-Blanc |
801-900 |
801-900 |
0 |
Stagne |
Montpellier Business School |
801-900 |
901-1000 |
Recule d’un palier |
Baisse |
Université de Poitiers |
/ |
901-1000 |
Réintègre |
Monte |
La percée des universités chinoises
Depuis sa création en 2003, le top 20 demeure stable. « Cela est dû à une grande stabilité de la méthodologie », explique Daniel Egret. En 2023, Harvard reste en tête, talonnée par Stanford et le MIT.
L’hégémonie des États-Unis perdure, avec 15 places occupées dans le top 20. Le Royaume-Uni conserve également une bonne place avec Cambridge (4e), Oxford (7e) et University College London (17e). La France et la Suisse sont les deux autres nations à être présentes dans le top 20.
Une dynamique notable s’installe du côté de la Chine. « Chaque année, quelques universités chinoises gagnent 10 ou 20 places, c’est spectaculaire. Cela est corrélé à l’augmentation du nombre de publications chinoises dans les grandes revues », poursuit Daniel Egret. En 2023, la Chine surpasse pour la première fois les États-Unis, avec 197 établissements dans le classement, un résultat lié à l’organisation des universités au niveau national.
Ainsi, l’université de Tsinghua (22e) devient, en 2023, la meilleure université d’Asie et deux universités chinoises entrent au top 100 : Central South University (+5 places) et Nanjing University (+4 places). Autre exemple de trajectoire fulgurante : l’université de Fudan (54e) a pris 21 places depuis 2021.
Après deux années 2020 et 2021 bouleversées par la pandémie et l’importante production scientifique dans le domaine de la santé, le classement 2023 tend vers une stabilisation. Le relatif décrochage de l’institut de recherches médicales Johns Hopkins, classé 16e (-2 places), pourrait être lié à ce retour à la normale, révélant l’une des limites du classement de Shanghai qui ne se base que sur des résultats annuels.
Le top 20 des meilleures universités mondiales
Institution |
Pays |
Rang 2022 |
Rang 2023 |
Evolution |
Harvard University |
Etats-Unis |
1 |
1 |
0 |
Stanford University |
Etats-Unis |
2 |
2 |
0 |
Massachusetts Institute of Technology (MIT) |
Etats-Unis |
3 |
3 |
0 |
University of Cambridge |
Royaume-Uni |
4 |
4 |
0 |
University of California, Berkeley |
Etats-Unis |
5 |
5 |
0 |
Princeton University |
Etats-Unis |
6 |
6 |
0 |
University of Oxford |
Royaume-Uni |
7 |
7 |
0 |
Columbia University |
Etats-Unis |
8 |
8 |
0 |
California Institute of Technology |
Etats-Unis |
9 |
9 |
0 |
University of Chicago |
Etats-Unis |
10 |
10 |
0 |
Yale University |
Etats-Unis |
11 |
11 |
0 |
Cornell University |
Etats-Unis |
12 |
12 |
0 |
University of California, Los Angeles |
Etats-Unis |
13 |
13 |
0 |
University of Pennsylvania |
Etats-Unis |
15 |
14 |
1 |
Paris-Saclay University |
France |
16 |
15 |
1 |
Johns Hopkins University |
Etats-Unis |
14 |
16 |
-2 |
University College London |
Royaume-Uni |
18 |
17 |
1 |
University of Washington |
Etats-Unis |
17 |
18 |
-1 |
University of California, San Diego |
Etats-Unis |
21 |
19 |
2 |
ETH Zurich |
Suisse |
20 |
20 |
0 |
Un classement de référence, aux critères discutés
Les prix internationaux pèsent aussi dans le classement. La médaille Fields 2022 de Hugo Duminil-Copin, ex-élève de Paris-Saclay et PSL, influe peu sur leur classement mais permet à l’Université de Genève (49e), où le mathématicien occupe un poste, d’avancer de 13 places. Plus spectaculaire : l’entrée dans le top 100 de l’EPFL Lausanne (54e), grâce à la médaille Fields 2022 de l’Ukrainienne Marina Viazovska.
Parfois jugé incomplet, le classement de Shanghai se charge d’évaluer la recherche et non l’enseignement. Au sein de PSL, Daniel Egret assure garder « un regard critique sur tous ces indicateurs. On essaie d’utiliser plusieurs indicateurs pour les croiser ».
Mais le spécialiste des classements souligne tout de même l’intérêt de cette comparaison internationale. « Les universités sont plongées dans un monde de compétition internationale. C’est donc important de comprendre comment la France peut être attractive pour les étudiants et chercheurs internationaux. Même imparfaits, ces classements aident à éclairer les stratégies de coopération et de développement de nos établissements d’enseignement supérieur. »
Les six critères du classement de Shanghai
Six critères liés aux activités de recherche sont évalués dans le classement de Shanghai :
-
• le nombre d’enseignants-chercheurs prix Nobel ou médaille Fields (20% de la note) ;
-
• le nombre de « chercheurs très cités » (20%) ;
-
• le nombre d’articles publiés dans les revues Nature et Science de 2017 à 2021 (20%) ;
-
• le nombre d’articles dans le Science Citation Index-Expanded et le Social Science Citation Index en 2021 (20%) ;
-
• le nombre de diplômés prix Nobel ou médaille Fields (10%) ;
-
• la performance académique per capita : un score calculé à partir des cinq indicateurs précédents, divisés par l’effectif académique permanent (10%).
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