Élections européennes : à la Sorbonne, Emmanuel Macron dramatise les enjeux avant le scrutin

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Revenir à la Sorbonne et reparler d’Europe. Le discours dense, prononcé jeudi 25 avril par Emmanuel Macron dans le grand amphithéâtre de l’université parisienne, résonnait comme le prélude de la deuxième partie de son second quinquennat : laisser son empreinte en faisant vibrer sa vision de l’Europe, ADN du macronisme. À « l’intuition » de construire une souveraineté européenne, dans le premier discours tenu le 26 septembre 2017, a succédé un appel alarmiste à bâtir d’urgence une « Europe puissance ».

À moins de sept semaines des élections européennes, le moment était à la dramatisation et le message politique clair : « Notre Europe est mortelle, elle peut mourir. » D’ici à dix ans, « le risque est immense d’être fragilisé voire relégué », a estimé le président de la République, désireux de provoquer un sursaut chez ses partenaires. Devant les ambassadeurs des 26 autres États de l’Union européenne, les membres du gouvernement, mais aussi des étudiants et des chercheurs, il a détaillé, durant une heure et cinquante minutes, ses propositions pour tenter d’inspirer l’agenda de la prochaine Commission européenne. Et cela ressemblait fort à un programme qu’il aimerait voir porter par la majorité présidentielle au scrutin du 9 juin.

« Nos valeurs, notre culture sont menacées »

Dans le constat d’abord, Emmanuel Macron a décrit une Europe à « un moment de bascule » et dans une situation « d’encerclement » face à « des puissances désinhibées, régionales », comme la Russie et l’Iran. « Nous avons longtemps pensé notre modèle irrésistible », mais « nous ne sommes pas armés face au risque qui est le nôtre, malgré tout ce que nous avons fait », a-t-il estimé. Le chef de l’État a aussi décrit la « bataille culturelle » dans laquelle l’Europe est plongée selon lui.

« Notre démocratie libérale est de plus en plus critiquée », « nos valeurs, notre culture sont menacées », et « nos rêves, nos récits, sont de moins en moins européens », a-t-il expliqué. L’Europe, a-t-il affirmé, « est dans un moment où elle peut mourir d’elle-même, parce que nous retrouvons un temps que notre Europe a connu. Ces moments où (elle) pense son déclin, doute d’elle-même. À nouveau, notre Europe ne s’aime pas ».

Pour tenter de contrer cette « dépréciation », le chef de l’État en a appelé à « l’humanisme européen », certes « fragile » mais « qui nous distingue des autres ».« Être européen, ce n’est pas simplement habiter une terre de la Baltique à la Méditerranée ou de l’Atlantique à la mer Noire, c’est défendre une certaine idée de l’homme qui place l’individu libre, rationnel et éclairé au-dessus de tout, a-t-il estimé. Et c’est de se dire que, de Paris à Varsovie et de Lisbonne à Odessa, nous avons un rapport unique à la liberté et à la justice. »

« Un combat civilisationnel et démocratique »

Pour défendre la démocratie, Emmanuel Macron a déplacé le débat sur le terrain de l’espace numérique, lieu de « tous les risques et des déformations d’esprit, qui justifient toutes les haines ». Il a donc appelé les Européens à en reprendre le contrôle. « C’est un combat civilisationnel et démocratique », a-t-il dit, proposant notamment d’imposer une majorité numérique à 15 ans.

Alors que les oppositions lui reprochent d’entrer en campagne pour soutenir la tête de liste de son camp, Valérie Hayer, en difficulté dans les sondages, le président de la République a veillé à ne pas faire d’attaques directes. Il a cependant dénoncé l’attitude de ses adversaires, notamment l’extrême droite, affirmant que « plus personne n’ose tellement proposer des sorties, ni de l’Europe, ni de l’euro ». Et a largement mis en garde contre les « nationalismes » qui progressent en Europe.

« Ils nous ont tous habitués à un discours qui est le “oui mais”, qui est de dire j’empoche tout ce que l’Europe a fait mais je le ferai en ne respectant pas les règles », a insisté Emmanuel Macron. Avant d’ironiser : « Ils ne proposent plus de sortir de l’immeuble ou de l’abattre, ils proposent juste de ne plus avoir de règles de copropriété, de ne plus investir, de ne plus payer le loyer et disent que ça va marcher. » En réponse, il a appelé les pro-Européens à ne pas devenir « timides ».

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