Russie : Vladimir Poutine, le mensonge comme outil politique

Dès sa prise de pouvoir en mars 2000, Vladimir Poutine a utilisé les fausses informations pour redorer le blason de la Russie. Il a d’abord manipulé l’histoire à travers la réécriture des manuels scolaires, trop sévères envers Staline selon lui, ou en proclamant le retour de l’hymne soviétique. Il essaye ainsi « de construire un nouveau roman national », analyse Nicolas Werth, directeur de recherches émérite au CNRS.

Cet arrangement avec la réalité concerne aussi le présent. Les chefs d’États qui l’ont croisé en témoignent, comme François Hollande, qui racontait en février 2023 à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne que Vladimir Poutine a une « capacité à mentir immense, illimitée ». 

Ce dernier lui aurait notamment assuré ne pas connaître le groupe Wagner, une organisation paramilitaire financée par l’État russe depuis plusieurs années. Vladimir Poutine a toujours nié ses liens avec la milice malgré les preuves, avant de finalement les reconnaître. « C’est nous qui financions entièrement ce groupe », a-t-il ainsi déclaré en juin 2023.

Le mensonge comme outil politique, une méthode révélatrice d’un rapport au monde particulièrement cynique ? « Je dirais que Poutine ne comprend pas toujours qu’il est en train de mentir. Son attitude vient du fait qu’il pense que tout le monde est hypocrite, que tout le monde ment », analyse Vasily Gatov, chercheur à l’université de Californie (États-Unis). 

Pour Vladimir Poutine, mentir n’est donc qu’un moyen parmi d’autres d’arriver à ses fins, à savoir l’exaltation de la grandeur passée de la Russie.