Audrey Demarre, brodeuse d’histoires


Audrey Demarre dans son atelier, à Paris, le 5 février 2024. Audrey Demarre dans son atelier, à Paris, le 5 février 2024.
A l’occasion du Goût de M Festival, les 23 et 24 mars, la créatrice textile animera un atelier de broderie. Renseignements et billetterie sur Legoutdemfestival.lemonde.fr

Une paire de chaussons de bébé tricotée au crochet, des vêtements de poupée vintage, un écusson du Connecticut ou d’antiques bobines de fil et partout des pièces brodées de différentes époques, dont certains prototypes de son cru. Sur le mur de l’atelier qu’elle partage avec la photographe Marion Dubier-Clark, dans l’ancien campus Censier de La Sorbonne (Paris 5e), reconverti en hub créatif, social et solidaire, Audrey Demarre a épinglé un pêle-mêle original.

La plupart des éléments ont été trouvés dans les brocantes et les vide-greniers qu’elle écume avec ferveur. Une vieille enseigne d’une marque de bas, un 45-tours d’Irma la douce et un message de son fils Gaspard complètent cet inventaire : « Je rêvais d’un moodboard géant avec du textile, confesse-t-elle. J’y mets toutes les choses qui m’encouragent et me font du bien. » Après des études de lettres, Audrey Demarre a travaillé pendant vingt ans dans l’édition, jusqu’à ce que, à l’approche de la quarantaine, elle s’autorise enfin à laisser libre cours à sa passion pour le fil, la maille et la broderie.

Un penchant dont elle aime à penser qu’il lui a été transmis de manière subliminale par les femmes brodeuses de sa famille. A savoir Irma, l’arrière-grand-mère couturière d’atelier, ses deux grands-mères, qu’elle n’a jamais vues à l’œuvre, et sa mère, qui ne lui a même pas appris le point de croix. « Je suis tellement plus aventureuse dans ce domaine-là que dans la vie en général, il y a forcément un truc », analyse-t-elle.

Phrases gourmandes

Tout en exerçant le métier d’agent d’illustrateurs, la brodeuse autodidacte s’enhardit à montrer, en 2016, ses premières œuvres (des cartes topographiques brodées sur papier) sur son compte Instagram, qu’elle nourrit peu à peu d’une iconographie singulière, enrichie de travaux d’autres artistes, textiles principalement. Une communauté de quatre-vingt-dix mille abonnés à ce jour suit cette curation sensible et poétique qui va donner lieu à un livre à paraître en juin aux Editions de La Martinière. Broderies, une anthologie curieuse classée par thèmes (anatomie, mémoire, miniature, portrait…), montrera le travail de quarante-cinq artistes, dont seulement deux hommes. C’est aussi à Instagram qu’Audrey Demarre doit ses premières commandes et de jolies collaborations : « Je ne m’interdis pas grand-chose. Quand on me propose des aventures, généralement, je les accepte. »

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