À Bordeaux, dans les sentes des Bassins à flot ou sur un mur de Bacalan, dont elle aime l’esprit ouvrier, populaire, solidaire, encore très prégnant, qui l’inspire et où s’inscrivent ses origines familiales, de Belcier aux Capus, en passant par Paris, ou encore l’Inde, le Laos, le Cameroun, … ses fresques murales jalonnent son parcours. Avec un père tapissier décorateur, une mère peintre et un frère menuisier, compagnon du devoir, elle a baigné dans un environnement familial artistique inspirant.
Elle a suivi une formation d’historienne de l’art et arts plastiques et quand elle ne crée pas, elle est professeur d’arts plastiques. Lors de ses études à l’école…
À Bordeaux, dans les sentes des Bassins à flot ou sur un mur de Bacalan, dont elle aime l’esprit ouvrier, populaire, solidaire, encore très prégnant, qui l’inspire et où s’inscrivent ses origines familiales, de Belcier aux Capus, en passant par Paris, ou encore l’Inde, le Laos, le Cameroun, … ses fresques murales jalonnent son parcours. Avec un père tapissier décorateur, une mère peintre et un frère menuisier, compagnon du devoir, elle a baigné dans un environnement familial artistique inspirant.
Elle a suivi une formation d’historienne de l’art et arts plastiques et quand elle ne crée pas, elle est professeur d’arts plastiques. Lors de ses études à l’école du Louvre et la Sorbonne, elle a exploré toutes les époques, mais ses appétences pour les sujets mythologiques ont fini par constituer sa principale source d’inspiration. C’est la notion de conte, de légende, de transformation hybride que l’on retrouve dans toutes les civilisations et leurs mythes, qui l’attirent. Son univers n’est pas réaliste, elle n’est pas dans la représentation du quotidien.
L’expérience barcelonaise
C’est en posant ses valises à Barcelone, en quête de ses origines espagnoles, qu’elle a développé sa fibre de street artiste. Elle a commencé à travailler dans l’espace public urbain, c’était une période où il y avait beaucoup d’artistes de rue, avant l’invasion touristique et la gentrification. Elle a tout de suite été séduite par la démarche qui offre une grande visibilité, où il y a un champ des possibles. Lors de sa formation au lycée du Mirail à Bordeaux, elle a expérimenté tous les supports, ce dont elle ne s’est jamais détournée.
Elle assimile cette forme d’art à une démarche pédagogique, généreuse, on offre au spectateur, au citadin un travail plastique, artistique en sortant de l’espace de galerie et des lieux institutionnels. Les gens sont assez réceptifs et souvent très reconnaissants, surtout dans des univers très gris et bétonnés comme Paris. C’est une approche qui n’est pas arrogante, ni prétentieuse. Pour les personnes qui se sentent un peu complexées par rapport à l’art, à la culture, qui n’osent pas, qui n’ont pas envie d’aller ou n’ont pas l’intention de se rendre dans un lieu culturel, on leur propose de l’art librement qui d’en d’autres circonstances peut paraître parfois imposé. C’est aussi une manière de susciter le débat, les échanges.
Sa démarche artistique
Delphine Delas est dans une démarche d’art urbain (plus que de street art), de réflexion, de projet comme Ernest Pignon-Ernest, elle observe la lumière, le contexte, elle déambule, pour déceler tout ce qui est visible et invisible, matériel et immatériel, comme la mémoire. Son travail in situ lui permet de rencontrer des personnes, il y a toujours un dialogue et un questionnement des badauds, ce sont souvent des rapports spontanés. Elle prête une grande attention aux lieux, elle a la volonté de réfléchir au contexte dans lequel elle peint. Même s’il peut lui arriver de créer de façon spontanée dans des endroits où elle n’a pas le temps de réfléchir mais parce qu’il y a un environnement végétal ou une lumière propice. Elle aime la spontanéité surtout quand elle fait du collage.
Elle travaille aussi sur des projets à long terme, d’une ou plusieurs années. Elle va les monter de A à Z (déposer un dossier, budgétiser) avec un travail d’écriture, de préparation, des recherches historiques, de construction avec les habitants. Elle essaie toujours de les inclure d’une manière ou d’une autre, par le biais de la compréhension, de la discussion, des échanges ou de la médiation. Mais elle n’est pas dans le participatif, elle suit son idée et son travail n’évolue pas en fonction des remarques et des retours des gens, mais par le prisme de son ressenti, de sa vision. Elle considère que l’artiste a sa place et son regard, elle a une vision artisane de son travail, pour elle à chacun son savoir-faire et son métier.
Elle se définit plus comme une dessinatrice qu’une peintre, son travail est très graphique. Il se décline sous trois formes, les fresques, le collage et le mapping vidéo qu’elle utilise quand elle ne peut pas atteindre certaines hauteurs, qu’il y a des contraintes techniques ou une dimension patrimoniale et qu’elle ne peut pas toucher aux murs, elle s’amuse avec ces trois techniques. Elle peint aussi sur différents supports papier, panneau de bois, elle réalise beaucoup de dessins, de collages.
Elle fourmille de projets
Elle pose ses pinceaux un peu partout dans le monde, au gré des opportunités. Récemment, elle a réalisé une nouvelle fresque sur le mur du Secours populaire de Bègles, ville où ses grands-parents ont fini leur vie. Elle y est attachée parce que c’est un lieu incroyable où les gens se démènent, la façade était triste, le responsable lui a demandé de faire quelque chose pour marquer le lieu, en lui donnant de la couleur et ainsi une identité.
Elle a plusieurs projets en tête dans la métropole bordelaise, elle a identifié plein de murs disponibles qu’elle aimerait s’approprier, mais ça prend du temps, de l’organisation, il faut planifier et elle ne peut pas retapisser toute la ville… Elle a dans son escarcelle un projet d’envergure à la Patinoire, pour lequel elle vient d’obtenir les autorisations pour installer une nacelle.
Elle adore voyager et se confronter à l’espace urbain à l’étranger, à des cultures, un regard, une approche différente, dans des zones où l’art urbain n’existe pas ou très peu, où les habitants ont une vision qui est très particulière. Elle a toujours voulu et aimé découvrir le monde, elle admire les grandes voyageuses, à l’image d’Alexandra David-Néel, Ella Maillart, elle a toujours été attirée par ces personnalités.
Elle aime monter des projets artistiques in situ qui naissent de sa relation avec les Instituts français, présents un peu partout dans le monde, elle a commencé sa collaboration avec eux en 2017 en Inde, puis au Cameroun, à Cuba, au Laos… Elle a un goût prononcé pour l’Asie qu’elle affectionne particulièrement. Lors de son travail artistique laotien en février 2023, il n’y avait pas de street art, elle a donc projeté des images, elle s’est adaptée à la culture du pays, elle a rencontré quelques obstacles, il a fallu demander des autorisations, mais elle y est arrivée. Elle a un projet d’exposition à l’Alliance française en octobre, elle va repartir au Laos, sans oublier un projet aussi à la CFDT à Belleville et une exposition au château Paloumey à Ludon-Médoc en avril.
Même si elle part vers de nouveaux horizons créatifs lointains et il n’est pas impossible que, dans un avenir proche, vous la retrouviez dans un quartier de l’agglomération bordelaise un pinceau à la main, alors gardez l’œil ouvert.
Pour suivre Delphine Delas sur Instagram@delphine.delas et sur son site www.delphine-delas.com
Son cursus
1994-96 École du Louvre, Paris, option art contemporain.
2002 Maitrise Histoire de l’art contemporain, Paris 1 Sorbonne, sous la direction de Philippe Dagen.
2003 Master Histoire de l’art contemporain, Paris 1 Sorbonne, sous la direction de Philippe Dagen.
Juillet-août 2014 Summer Course, Art Department University of California à Berkeley, USA.
2016 Capes d’arts plastiques
2020 Enseignante en art urbain à Paris 8 Seine-Saint-Denis.
Expositions et projets à venir
Plusieurs expositions personnelles sont au programme, au château Paloumey en avril à Ludon-Médoc, u siège de la CFDT de Paris, à l’Alliance arançaise de Pondichéry en Inde. Ainsi qu’un projet au Laos avec l’Institut français, le festival Plein champ au Mans, le festival Art urbain à Grimaud.
À suivre…
Ses expos et dates clés
2016 « Belcier, ce quartier-là » à Bordeaux, projet d’art urbain appuyé par la Ville de Bordeaux et le ministère de la Culture.
2016 Mur Oberkampf à Paris.
2017 Exposition personnelle, « Déambulations » à l’Institut Bernard Magrez à Bordeaux.
2017 « Bonjour India », en résidence à Hyderabad en Inde, avec Bordeaux Métropole et l’Institut français de New Delhi et la galerie Kalakriti. Participation à Street Art India dans le quartier de Maqhta, d’Hyderabad.
2020 Festival Ngondo à Douala Cameroun, avec Bordeaux Métropole.
2020 « Paysage intérieur », projet d’art urbain et de mapping avec Nicolas Louvancourt, en collaboration avec le musée des Beaux-arts de Bordeaux et la Ville de Bordeaux.
2021 Exposition « Boire avec les dieux » à la Cité du vin à Bordeaux avec la Fondation suisse Gandur pour l’art.
2022 Intervention urbaine dans le cadre de la Semaine francophone avec le soutien de l’ambassade de France à La Havane, Cuba et Bordeaux Parallaxes.
2022 Exposition collective « Road Map » au Colors Festival à Paris.
2022 Exposition collective Didam à Bayonne « Inside/Out » au festival Point de vue et création d’un mapping sur le Didam.
2023 Exposition personnelle. Projection de dessins « Légendes Lao » à Luang Prabang au Laos avec l’Institut français de Luang Prabang.
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